Sans surprise, l'Union européenne, penche en faveur de l'un de ses membres, en l'occurrence l'Espagne dans sa brouille avec l'Algérie. L'UE qui appelle l'Algérie à «revenir sur sa décision», se dit favorable «au retour du dialogue entre les deux parties pour résoudre leurs derniers désaccords». Au lendemain de la suspension par l'Algérie du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu en 2002 avec l'Espagne et de gel de ses échanges commerciaux avec ce royaume, Bruxelles se dit «extrêmement préoccupée». La porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, Nabila Massrali, a indiqué que «Bruxelles était extrêmement préoccupée de la situation ainsi créée par un partenaire important pour la stabilité régionale». Elle a appelé «l'Algérie à revoir sa décision», tout en exhortant «les deux parties à reprendre le dialogue afin de surmonter les désaccords actuels». «Nous évaluons l'impact de cette décision pour le traité entre l'Algérie et l'UE», a-t-elle également ajouté. Le revirement radical opéré par le gouvernement de Pedro Sanchez le 18 mars dernier sur le dossier sensible du Sahara occidental en apportant par le biais du cabinet royal chérifien, son soutien au projet d'autonomie marocain, a suscité les foudres d'Alger. Mercredi dernier, Pedro Sanchez a défendu son revirement devant le Parlement de son pays. Le même jour, la Présidence a expliqué dans un communiqué, que «les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu'elles ont adoptée sur le Sahara occidental, en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire, qui pèsent sur le royaume d'Espagne, jusqu'à ce que la décolonisation du Sahara occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies». De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a affiché sa crainte pour l'approvisionnement en gaz de son pays. Tout en se disant «persuadé qu'Alger continuerait à honorer les contrats de livraison de gaz à l'Espagne». Il a soutenu que «son gouvernement préparait une réponse adéquate, sereine, constructive, mais aussi ferme dans la défense des intérêts de l'Espagne et des entreprises espagnoles». Il a également soutenu que «le souhait de son gouvernement est d'avoir les meilleures relations possibles avec l'Algérie». Par ailleurs, le gouvernement espagnol a interprété les représailles commerciales décidées par Alger comme une «violation de l'Accord d'association conclu avec l'UE». À titre de rappel, l'Accord d'association signé, en 2002, entre l'Algérie et l'Union européenne, est entré en vigueur en 2005. Les autorités ont exprimé, récemment, leur volonté de revoir ses clauses.