Quatre plaintes ont été déposées contre le Maroc devant le Comité des Nations unies contre la torture, concernant quatre défenseurs sahraouis des droits humains «gravement torturés», ont indiqué des ONG vendredi. Les plaintes ont été préparés notamment par le Service international des droits de l'homme (ISHR), l'ACAT-France et la Ligue pour la Protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS). Dans un communiqué, les ONG indiquent que les quatre requérants, «Mohamed Lamine Haddi, Hassan Dah, Abdelmoula El-Hafidi et Mohamed Bani, sont détenus depuis six à douze ans sur la base d'aveux obtenus sous la torture, en violation du droit international et en l'absence de procès équitable». Ces plaintes, déposée devant le Comité contre la torture de l'ONU jeudi, «symbolisent l'espoir de reconnaître les tortures subies par ces derniers en violation des engagements internationaux du Maroc», écrivent les ONG. Grâce à la LPPS, les associations et avocats ont pu communiquer avec leurs familles, notamment à l'occasion du déplacement d'une délégation internationale à Rabat en mai. Les ONG affirment que «comme de nombreux prisonniers, les requérants ont été contraints de signer des aveux sous la torture, c'est-à-dire des violences physiques et psychologiques, voire sexuelles appliquées intentionnellement par les forces de l'ordre marocaines». Elles indiquent qu'ils «continuent de subir, au quotidien, des actes de torture et traitements inhumains et dégradants», et que certains d'entre eux sont maintenus à l'isolement depuis des années, «comme Mohamed Lamine Haddi, placé à l'isolement total depuis maintenant cinq ans». Le conflit du Sahara occidental - ancienne colonie espagnole et vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses- oppose, depuis des décennies, le royaume du Maroc dont l l'occupation est illégale au plan du droit international et le Front Polisario, soutenu par un grand nombre de pays et dont la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est un membre fondateur de l'Union africaine. Le Polisario réclame la tenue du référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature, en 1991, d'un cessez-le-feu, mais qui ne s'est jamais concrétisé. Par ailleurs, des unités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené vendredi de nouvelles attaques contre les retranchements des forces d'occupation marocaines dans le secteur de Mahbes, Houza, et Forssiya, faisant des «pertes humaines et matérielles importantes», a indiqué le ministère sahraoui de la Défense dans son communiqué n°555. Selon le communiqué rapporté par l'Agence de presse sahraouie (SPS), «des unités de l'APLS ont ciblé les retranchements des soldats de l'occupant marocain dans les régions du nord du Dirt, Fedret Etemet, Fedret Aziza, Fedret Abrouk dans le secteur de Houza». L'armée sahraouie a ciblé également «les régions de Rous Essebti, le point 191 dans la région d'Aoudi Oum Erekba, dans le secteur de Mahbes». Les unités avancées de l'armée sahraouie ont concentré leurs attaques contre les retranchements des soldats de l'occupation dans les régions: Akrara Echdida et Rous Aoudiyet Echdida dans le secteur de Forssiya», a ajouté la même source. Les attaques de l'Armée sahraouie se poursuivent contre les forces d'occupation marocaines qui «ont subi de lourdes pertes humaines et matérielles le long du mur de la honte», a conclu le communiqué.