Vrai ou faux départ? Si l'on en croit les échos qui nous parviennent de la capitale nigériane, Abuja, tout semble ficelé pour que soient lancés les travaux qui doivent donner naissance à cette méga infrastructure gazière, trop longtemps en gestation. La réalisation de ce projet hautement stratégique, vieux de 13 ans, sera concrétisée dans «les plus brefs délais» a assuré le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab. Il a été convenu de «poser les premiers jalons de ce projet, à travers l'entame des études techniques, en prévision de sa concrétisation sur le terrain dans les plus brefs délais», a-t-il déclaré, le 20 juin, à l'issue d'une réunion tripartite sur le projet de gazoduc transsaharien (Tsgp) à Abudja (Nigeria) tenue avec le ministre d'Etat nigérian des Ressources pétrolières, Timipre Sylva et le ministre nigérien de l'Energie et des Energies renouvelables, Mahamane Sani Mahamadou. Il a été convenu également de la poursuite des concertations par le biais de l'équipe technique, formée lors de cette réunion et chargée d'élaborer toutes les clauses, ainsi que les études techniques et financières et les études de faisabilité relatives à la concrétisation du Tsgp, a ajouté le ministre. Les trois ministres se sont mis d'accord pour la prochaine réunion tripartite se tienne dans un délai très court, au plus tard fin juillet en Algérie. Le gazoduc transsaharien, Tsgp, a été conçu par l'Algérie et le Nigeria dans l'esprit du Nepad, combiné avec le parachèvement de la transsaharienne Alger-Lagos et la pose d'une ligne en fibre optique reliant les deux Etats. Sa concrétisation est restée en stand-by malgré l'accord signé le 3 juillet 2009 à Abuja par le Nigeria, l'Algérie et le Niger. L'Algérie a réitéré son souhait de voir le Nigeria le ratifier. En juillet 2016, à l'occasion du 27e Sommet ordinaire de l'Union africaine, le Nigeria réaffirmera sa volonté d'engager le lancement du gazoduc transsaharien, prévu d'être détenu à 90% par l'Entreprise nationale pétro-gazière Sonatrach et la compagnie pétrolière nationale du Nigeria Nnpc, et à 10% par la Compagnie nationale du pétrole du Niger. En décembre 2016, le roi du Maroc Mohammed VI tentera de le détourner. Il conclura avec le gouvernement du Nigeria une étude de faisabilité pour raccorder les deux pays en gaz à travers le gazoduc West African Das Pipeline qui relie le Nigeria au Bénin, au Togo et au Ghana. Sans succès. Le projet sera relancé en 2022. Une déclaration commune sera signée le 16 février de cette année-là pour la réalisation du gazoduc transsaharien (Trans-Saharan Gas-Pipeline, Tsgp), à Niamey au Niger en marge des travaux du 3ème Forum et exposition des mines et du pétrole de la Cédéao (Ecomof 2022) par le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le ministre du Pétrole, de l'Energie et des Energies renouvelables du Niger Mahamane Sani Mahamadou et le ministre d'Etat des Ressources pétrolières du Nigeria Timipre Sylva. Les trois parties ont affiché, à cette occasion, leur volonté de mener à bien ce projet «stratégique» commun, devant, notamment relier le marché européen aux champs gaziers du Nigeria via l'Algérie et le Niger. D'une longueur de plus de 4 128 kilomètres et d'une capacité annuelle de trente milliards de mètres cubes. Il partira de Warri, la plus grande ville de l''Etat du Delta, au sud du Nigeria, pour arriver à Hassi R'Mel, en Algérie en traversant le Niger. Il viendra s'ajouter à deux autres gazoducs à caractère structurant, régional et intercontinental: le gazoduc Medgaz qui relie l'Algérie à l'Espagne à partir de Beni Saf jusqu'au port d'Almeria par voie sous-marine, ainsi que le gazoduc Galsi qui relie, via la Sardaigne, l'Algérie et l'Italie. Ils sont dotés chacun par la pose de lignes de communication en fibre optique et de câbles afin de pouvoir transporter de l'électricité produite en Algérie et qui est destinée à alimenter et à approvisionner le marché européen.