La compagnie nationale des hydrocarbures, épine dorsale de l'économie nationale, assure au pays: paix, stabilité et prospérité. Un statut qu'elle s'est forgée qui lui permet de jouer dans la cour des grands aux côtés d'entreprises pétro-gazières de classe mondiale. Le président de la République a tenu à le souligner. Sonatrach est «l'un des puissants leviers de la souveraineté nationale» a déclaré Abdelmadjid Tebboune, jeudi dernier, à partir d'Oran qui abrite à partir d'aujourd'hui la XIXe édition des Jeux méditerranéens. Ce rôle majeur que joue l'entreprise pétro-gazière est d'autant plus significatif, remarquable en ces temps de grandes turbulences qui secouent la planète et mettent de nombreux pays en situation de précarité économique, d'instabilité politique. Des dangers potentiels contre lesquels la compagnie nationale des hydrocarbures s'érige en rempart. Sonatrach est «le bouclier qui protège l'Algérie après ses forces armées, les militants et les citoyens», a indiqué le chef de l'Etat en marge de la pose de la première pierre du projet de réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer à cap Blanc dans la commune d'Aïn El Kerma, dans le cadre de sa visite de travail et d'inspection dans la capitale de l'Ouest. C'est dans le sillage de cette sortie sur le terrain du premier magistrat du pays qu'a été annoncé le montant des recettes que pourrait engranger le «poumon» de l'économie nationale. À combien sont-elles estimées? Les recettes des exportations algériennes en hydrocarbures devraient atteindre les 50 milliards de dollars vers la fin 2022, a annoncé, le P-DG du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. Ce chiffre a été avancé par le successeur de Kamel Eddine Chikhi en présence du président de la République lors de la présentation des principaux projets de Sonatrach réalisés entre 2020 et 2022. Pour se faire une idée de la hausse de cette manne fabuleuse, le patron de la compagnie pétrolière a rappelé que le volume des exportations a atteint, l'année dernière, 35,4 milliards de dollars, soit une hausse de 75% par rapport à l'année 2020. Quels sont les facteurs qui ont contribué à cette embellie? La conjoncture favorable du marché gazier a permis d'augmenter les exportations en 2021 de 54% à travers les gazoducs et de 13% par processus de liquéfaction, ajoutant que les cours du Sahara Blend ont connu une augmentation de 68% à la fin du mois de mai 2022 par rapport à la même période en 2021, a indiqué Toufik Hakkar. À ce titre il faut faire remarquer que le baril de pétrole algérien affichait, hier, en début de séance 114,54 dollars alors qu'il avait fait un pic à près de 130 dollars le 10 juin selon les cotations du site spécialisé «Oilprice». Ce qui en fait un des bruts les plus chers du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en ce début de mois de juin. Un niveau qui le place, de surcroît, parmi les matières premières les plus chères au monde. Le bilan de Sonatrach fait apparaître, en outre, que 35 nouvelles découvertes d'hydrocarbures avaient été enregistrées durant la période allant de 2020 à 2022, dont 34 découvertes en effort propre, d'un volume global de 307 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Qu'en est-il des investissements? Plus de 7 milliards de dollars avaient été investis dans nombre de projets en cours de réalisation, lesquels contribueront à la production de 20 millions de TEP/an, en sus de 5 milliards de dollars investis dans des projets entrés en vigueur depuis 2020, contribuant à la production de 10 millions de TEP/an, a fait savoir le patron de Sonatrach. Il faut rappeler, par ailleurs, que selon les prévisions du Fonds monétaire international les recettes engrangées par les exportations du secteur pétro-gazier devraient rapporter quelque 58 milliards de dollars à l'Algérie en 2022. Un chiffre tempéré par le patron de Sonatrach. Le verdict tombera dans six mois.