Le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Al-Miqdad, dont le pays se relève difficilement d'une guerre que lui a menée l'Occident et les terroristes de Daesh a été reçu, ce jeudi, par le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil. Une audience qui ne passera certainement pas inaperçue à quelques mois de la tenue du Sommet arabe à Alger où le siège de la Syrie dans l'organisation sera inscrit à l'ordre du jour. Le tête-à-tête entre le deuxième personnage de l'Etat algérien et son invité est significatif d'un retour de la Syrie dans la sphère arabe et international, à travers la médiation de l'Algérie à un très haut niveau de responsabilité de la République. les deux hommes ont d'ailleurs exprimé la profondeur des liens fraternels unissant les deux pays. Le communiqué du Conseil de la nation qui a fait état de l'entrevue, a certes souligné le passage «en revue de l'état des relations algéro-syriennes», mais rappelé «la profondeur des liens fraternels qui unissent», les deux pays. Le ministre syrien des Affaires étrangères qui a réitéré «ses félicitations aux dirigeants et au peuple algériens, à l'occasion du soixantième anniversaire de l'indépendance», n'a pas manqué de relever «la considération que portent l'Etat et le peuple syriens à l'Algérie, à ses positions en faveur des causes justes dans le monde». Le même ministre a mis l'accent sur le soutien systématique de l'Algérie «au droit des pays à préserver leur souveraineté, un soutien exprimé dans tous les fora régionaux et internationaux». En s'adressant à un haut responsable algérien, le ministre syrien sollicite par la même le soutien du gouvernement algérien, non seulement pour la réadmission de la Syrie à la Ligue des Etats arabes, mais aussi pour exposer «la détérioration de la situation humanitaire en Syrie en raison des répercussions des sanctions unilatérales imposées au peuple syrien». Ainsi la guerre de l'Occident au Moyen-Orient qui continue par l'embargo économique empêche tout un peuple de se réaliser. La communauté internationale doit «oeuvrer à mettre fin à cette violation flagrante des droits de l'homme et à s'employer davantage à défendre la Charte des Nations unies et à respecter l'indépendance de la décision nationale des Etats», a estimé Faisal Al-Miqdad. Le communiqué de la chambre haute du Parlement rapporte les propos de Salah Goudjil sur «la solidité des relations fraternelles ancrées entre les deux pays frères». Pour le président du Conseil de la nation il est impératif de «les renforcer à la faveur d'une coopération parlementaire efficace à tous les niveaux entre le Conseil de la nation et l'Assemblée du peuple syrienne». Rappelant «les constantes de la politique étrangère algérienne inspirées de la Glorieuse révolution de Novembre et basées sur le respect de la souveraineté des Etats, la non-ingérence dans les affaires internes des pays, et l'adoption du dialogue pour le règlement pacifique des crises», Salah Goudjil n'a pas manqué d'afficher clairement «le soutien de l'Algérie au droit de la Syrie, pays frère, à préserver sa souveraineté, sa sécurité et sa stabilité». Un engagement qui prendra forme dans une action commune des deux pays dans le sens de la consolidation de «la coopération parlementaire à travers (...) l'intensification de la coordination lors des fora tenus dans le cadre de la diplomatie parlementaire». Les deux Parlements défendront les mêmes thèses, ce qui apportera un plus pour la diplomatie parlementaire syrienne, dont la mission sera de sortir son pays de l'embargo imposé par les Occidentaux. Dans son communiqué le Conseil de la nation évoque également la nécessité «d'accompagner la coopération entre les gouvernements des deux pays, notamment sur le plan économique». La nouvelle Algérie dont «le président de la République, Abdelmadjid Tebboune est en passe de jeter les fondements, oeuvre au renforcement de l'indépendance de sa décision politique au moyen d'une véritable indépendance économique répondant aux aspirations du peuple algérien», a mis en avant le président du Conseil de la nation. Le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale marque «une étape charnière dans l'histoire de l'Algérie», a affirmé le président de la haute chambre du Parlement.