La session parlementaire ordinaire 2021-2022 sera clôturée aujourd'hui. Les députés et les sénateurs ont dû rallonger leur présence dans la capitale de près de deux semaines. Une importante loi tombée, à la fin du mois de juin ne pouvait pas souffrir du moindre retard dans sa promulgation. Le Code des investissements voté, hier, au Conseil de la nation, annonce quasi officiellement la mise en place d'un cadre nouveau pour les opérateurs économiques nationaux et étrangers. Il restera bien entendu les textes d'application et quelques autres lois nécessaires au bon fonctionnement du code sur le terrain des investissements. Finir la cession 2021/2022 sur un projet aussi prometteur est certainement de nature à donner aux parlementaires le sentiment du devoir accompli. L'année législative a été riche en textes de loi présentés par le gouvernement. Les députés, comme les sénateurs, dont c'est la première expérience pour nombre d'entre eux, ont abordé cet aspect de leur mission avec le sérieux qu'impose l'étude d'un projet de loi. Les différentes commissions qui ont eu à plancher sur ces textes, ont tenu des dizaines de réunions, convoqué un grand nombre de spécialistes pour bien saisir le fond des sujets à l'étude. On peut dire qu'ils ont voté ces lois en toute bonne conscience pour les députés de la majorité présidentielle et les votes négatifs de l'opposition ont été argumentés comme le veut la tradition parlementaire. Et à chaque fois, c'est bien entendu la majorité qui l'emportait. Disons qu'indépendamment du partage de l'hémicycle entre les pour les contre, certains textes ont remué les équilibres et l'observateur arrivait à peine à distinguer la majorité de l'opposition. La loi sur les pratiques spéculatives en est un exemple parfait. La grande sévérité du texte a soulevé l'émoi dans le Palais Zighout Youcef et les amendements proposés en Commission, comme en plénière, pleuvaient. Mais le dernier mot était revenu à la majorité, démocratie oblige. Cela dit, hormis quelques «scènes cultes» signées par des parlementaires, force est de constater que la première année de la nouvelle législature a baigné dans une forme de sérénité que la majorité absolue a tenu à entretenir, pour le bon fonctionnement de l'institution. Même si le taux de participation qui a enfanté les deux Assemblées n'était pas satisfaisant, l'opinion nationale attendait un certain dynamisme ou une réelle volonté de visibilité d'un pouvoir législatif presque entièrement rénové avec de nouveaux visages et une jeunesse qui voudraient traduire l'élan du Mouvement populaire de 2019 dans un discours politique plus incisif. Dans ce chapitre, les Algériens ont été déçus, puisqu' aucun groupe de députés n'a brillé au point de sortir les débats de l'hémicycle à la rue. Une seule «grande» initiative a retenu l'attention des Algériens au point de susciter un intérêt certain de la part de la presse nationale. Ce sont les deux commissions parlementaires initiées par le Conseil de la nation et l'APN sur la question de la pénurie qui a touché certains produits de large consommation. Le coup d'essai des parlementaires aura été un coup de maître, en ce sens que les conclusions des commissions d'enquête ont été portées à la connaissance du public. La liberté d'action et de ton des députés a tranché avec la langue de bois du passé et l'on a même entendu le président de la Commission de l'APN contredire les propos de ministres. Cette sortie inattendue a jeté la lumière sur les deux chambres du Parlement, mais n'a pas provoqué un déclic au sein du pouvoir législatif. Ce dernier est aussitôt retourné à ses «Questions au gouvernement» qui, disons-le, aident les parlementaires à avoir la bonne conscience du devoir accompli, sans pour autant donner du souffle à l'institution législative qui n'a proposé aucun projet de loi, à l'exception des députés d'obédience islamiste qui ont tenté, sans succès de faire passer une loi criminalisant la colonisation. Dans cette première année de la nouvelle législature, il y a lieu de noter que les nouvelles recrues du pouvoir législatif ont été contaminées par l'absentéisme. Il faut savoir que les dernières séances plénières destinées à débattre d'importants projets de loi ont vu un hémicycle clairsemé. Explication: plus de 80 députés étaient en pèlerinage et le reste trop occupé à préparer l'Aïd El Adha.