Des Rapporteurs de l'ONU ont demandé, hier, à l'entité sioniste que cesse le «harcèlement» des travailleurs humanitaires et des défenseurs des droits de l'homme dans une région de Cisjordanie occupée où l'armée israélienne effectue des entraînements. «L'arrogance des autorités israéliennes s'avère sans limites. Elles harcèlent même les défenseurs des droits de l'homme et les travailleurs humanitaires qui cherchent à soutenir et à protéger les personnes confrontées à de graves violations des droits de l'homme à Masafer Yatta», ont affirmé les quatre Rapporteurs dans un communiqué. En mai, la plus haute juridiction israélienne a donné raison à l'armée en statuant que la région de Massafer Yatta, où se situent 12 villages palestiniens dans le désert de Judée, à l'extrémité sud de la Cisjordanie, constituait un champ de tir depuis 1980. Cette décision a ouvert la voie à la possible expulsion des habitants et à la construction de logements pour d'éventuels colons. «Les implications tragiques de cette décision sont maintenant sous nos yeux: environ 1200 résidents palestiniens de Masafer Yatta sont laissés sans défense face à la menace d'une expulsion forcée et d'un déplacement arbitraire», ont soutenu les Rapporteurs, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'expriment pas en son nom. Massafer Yatta se trouve en «zone C» sous contrôle militaire et civil de l'entité sioniste selon les accords israélo-palestiniens d'Oslo en 1993 qui ont divisé la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, en trois zones -A, B et C. Les quatre Rapporteurs font part de «leur consternation face aux informations selon lesquelles des défenseurs des droits de l'homme et des travailleurs humanitaires ont été harcelés par l'armée israélienne à Masafer Yatta». Selon ces experts, ils ont été arrêtés et détenus pendant plusieurs heures à des postes de contrôle et se sont vu confisquer leurs documents d'identité ou leurs voitures, souvent au motif qu'ils avaient pénétré sans autorisation dans un site militaire. Ils ont exprimé une préoccupation particulière pour Sami Hureini, un éminent défenseur des droits de l'homme et membre de la «Jeunesse de Sumud», qui est selon les experts «un groupe militant engagé dans la résistance pacifique contre les colonies illégales dans les collines du sud d'Hébron». Le 28 juin 2022, Hureini aurait été arrêté à un poste de contrôle à Masafer Yatta et est actuellement jugé par le tribunal militaire d'Ofer pour avoir fait obstruction à un soldat, l'avoir agressé et être entré dans une zone militaire fermée, suite à sa participation à une manifestation le 8 janvier 2021.