Sonatrach c'est l'assurance tous risques de l'Algérie. C'est le poumon de son économie. Elle lui assure l'essentiel de ses revenus financiers. C'est «l'un des puissants leviers de la souveraineté nationale» avait déclaré le président de la République. Sonatrach est «le bouclier qui protège l'Algérie après ses forces armées, les militants et les citoyens», avait indiqué Abdelmadjid Tebboune. La compagnie nationale des hydrocarbures vient de prouver encore une fois qu'elle est la rampe de lancement de cette Algérie qui aspire à se hisser au rang des nations puissamment industrialisées avec comme préoccupation majeure le bien-être de ses citoyens. C'est le but assigné par l'entreprise nationale pétro-gazière à l'enveloppe financière de 11 milliards de dollars, au titre de son plan quinquennal 2022-2026, au développement des industries de la pétrochimie et du raffinage. Ce budget s'inscrit dans le cadre de la stratégie du groupe Sonatrach pour l'approvisionnement du marché national en produits pétroliers, à savoir les matières premières pétrochimiques pour l'industrie en général, et les PME-PMI en particulier, mais également pour réduire l'importation et les transferts en devise, a indiqué le directeur de la division méthodes et opérations de l'activité raffinage et pétrochimie (RPC) au sein du groupe, Miloud Amara. «Sonatrach a consacré un montant de 11 milliards Usd pour développer l'activité RPC, prévue dans le cadre du budget d'investissement alloué au titre du plan quinquennal 2022-2026, estimé à 40 milliards Usd» a-t-il affirmé, le 10 août, lors de son intervention dans l'émission de la Télévision nationale «Enjeux économiques» qui avait pour thème «Les industries de la pétrochimie et du raffinage en Algérie... la nouvelle stratégie du groupe Sonatrach pour le développement de ces industries». Une opportunité pour faire part de l'«arsenal» et du potentiel humain dont dispose la Compagnie nationale des hydrocarbures dans ce domaine hautement sensible et stratégique. Sonatrach possède actuellement sept complexes pétrochimiques pour la transformation à l'échelle nationale qui compte plus de 3000 employés permanents, dont deux complexes détenus à 100% par le groupe, et cinq autres réalisés dans le cadre de partenariats, a révélé pour sa part, le directeur de la division exploitation pétrochimie, Hacène Lama. Qu'ont-ils produit? «Ces complexes ont permis de valoriser près de 5 milliards de m3 de gaz naturel au cours de l'année et exporter plus de 1 milliard de dollars en produits pétrochimiques en 2019», a-t-il fait savoir soulignant que ce chiffre devrait être multiplié en 2022. Comment s'annonce l'avenir? La stratégie adoptée à court et à moyen terme consisterait à concrétiser un programme de réalisation de six projets de développement de la pétrochimie dans le cadre de la mise en oeuvre des projets de valorisation des hydrocarbures tracés par le gouvernement afin d'asseoir un tissu industriel pétrochimique en Algérie et réduire la facture d'importation des produits pétrochimiques, a annoncé Hacène Lama; rappelant dans ce sillage la réalisation de trois projets par la Sonatrach et de trois autres dans le cadre du partenariat avec les étrangers. Il y a le projet Mtbe (Méthyl tert-butyl éther), dans la zone industrielle d'Arzew, utilisé comme additif pour améliorer la production de l'essence sans plomb au niveau des raffineries et renoncer ainsi à son importation. Le second projet porte sur la réalisation d'une unité de production de l'alkyle-benzène linéaire (LAB) à Skikda. Utilisé dans la fabrication des détergents, avec une capacité de production de 100.000 tonnes/an, ce qui permettra de réduire l'importation et d'ériger l'Algérie en pays exportateur de ces produits. Le troisième projet, qui sera également réalisé à Skikda concerne le complexe de craquage du naphta et du gaz de pétrole liquéfié (GPL). Il possède une capacité de production de 1 million de tonnes/an. D'autres projets ont été évoqués: Celui de la réalisation d'un complexe pétrochimique de transformation du propane en polypropylène, en Turquie ainsi qu'un partenariat avec une entreprise française pour la réalisation d'une unité pour la production de 550.000 tonnes/an de polypropylène à Arzew. Tous reposent sur la ressource humaine algérienne, l'attrait de partenaires étrangers disposant de l'expertise technique. Un «mix» qui doit permettre d'ouvrir les portes fermées des marchés mondiaux pétrochimiques.