Avec l'arrivée très précoce des vacances scolaires, malgré les dernières directives du ministère de l'Education, relatives au respect du calendrier de celles-ci, et l'entrée de plain-pied de la période de grande chaleur, la morosité commence à se dégager chez la majorité des jeunes de cette région de l'extrême Ouest. En effet, avec le manque flagrant d'équipements et d'infrastructures qui peuvent assurer des activités lors de cette saison d'été, les jeunes plongent dans l'oisiveté le temps des vacances, ce qui d'ailleurs est très suffisant pour la dépravation et le dévergondage. Avec une Maison de jeunes fermée à longueur d'année, une piscine qui était détournée de sa vocation initiale depuis des lustres et qui actuellement est source de litige entre le tenancier et l'APC et la piscine de l'hôtel dont l'entrée payante (100 DA) est hors de portée des enfants, la daïra de Maghnia est l'une des daïras réputées par leur pauvreté en équipements récréatifs et par la stérilité de ses organes culturels. Les terrasses des cafés restent les endroits les plus prisés par ces jeunes lesquels après le coup d'éclat initial des cybercafés où ils trouvaient refuge auparavant, les désertent actuellement pour des considérations financières. La mer qui n'est qu'à quelque 60 km avec ses belles plages telles Beidar, Sidi Ouchaâ ou encore la, non moins réputée, Marsa Ben M'hidi, n'est pas à la portée de tous les jeunes. En effet, avec les prix pratiqués pour la location dans les hôtels ou chez l'habitant qui sont pour le moins exorbitants, c'est une catégorie très restreinte de jeunes qui se permet de supporter les lourds frais que suppose un séjour au bord de la mer. A considérer les prix pratiqués, à savoir 5200 DA la nuit pour une chambre-salon-cuisine et 3200 DA pour une chambre-cuisine, pour la quasi-majorité des jeunes, la plage est inaccessible. Heureusement, que les Karsan se mettent de la partie et permettent à une frange de jeunes de passer quelques jours à la plage. A raison de 100 DA par personne, des propriétaires de Karsan assurent le transport le matin de ces jeunes et les ramènent en fin d'après-midi, une formule qui marche le plus et qui semble arranger tout le monde.