De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Les villes de la région de Tlemcen sont plongées dans une torpeur quasi totale imposée par la chaleur. Les jeunes en groupe, notamment des écoliers, jettent leur dévolu sur les structures aquatiques (retenues collinaires, bassins d'eau …) pour s'adonner aux techniques de natation et de baignade. Pour la plupart, la mer n'est qu'un rêve non accessible car ils sont dépourvus de moyens. Depuis la fin du mois de juin, la région suffoque en cette période estivale. Le temps est lourd et chaud. Les seuls lieux rafraîchissants durant les après-midi sont les piscines ou les barrages. D'autres optent pour des randonnées en forêt et empruntent les jolis sentiers qui s'enfoncent dans la nature, pour l'observation de paysages féeriques Branchée, sophistiquée, fortunée, Tlemcen fait partie des villes algériennes les plus actives, tant du point de vue économique qu'artistique. La saison estivale est marquée au niveau de la ville par de belles soirées d'été, tout le long des boulevards du centre-ville jalonnés de crémeries et de cafétérias. Le citoyen en quête de fraîcheur aime se laisser aller à déambuler, dans la belle cité des Zianides, à profiter de ce souffle de liberté durant toutes les nuits chaudes d'été. La ville scintille de mille feux grâce à son habit de lumière. L'ambiance bat son plein jusqu'à une heure tardive de la nuit, surtout au niveau du plateau de Lalla Setti. Par contre, l'été dans les régions rurales est «lourd». Une saison caractérisée par des vagues de chaleur, qui chasse les citoyens des rues. Les grandes agglomérations se vident à partir de 11 heures jusqu'au soir. Au niveau des villages, on affronte les moustiques et les odeurs nauséabondes dégagées par les latrines de fortune et les eaux usées.Pour les enfants, l'été est une saison marquée par de longues journées, à vivre souvent en groupe, dans les champs, à garder le troupeau. Ils sont tout simplement «détraqués» par manque de loisirs, et cette communauté juvénile chasse la gerboise à l'aide de furets ou de l'eau. A travers d'immenses plaines où l'odeur exquise de l'armoise se dégage, des groupes de jeunes se dirigent vers la cavité du recherché et vident le jerrican. Des boules d'oxygène font surface, et à l'aide d'un sac placé devant l'entrée, l'animal est pris.La chasse de cet animal aux moustaches aussi longues que son corps, qui palpe constamment le sol et qui se déplace très rapidement à la manière des kangourous par de grands bonds, est très prisée par les jeunes qui trouvent du plaisir à manger sa viande salée. La gerboise vit en grande quantité dans ces terres steppiques, mais elle est constamment poursuivie par les furets, qui l'obligent à sortir. Le plaisir de cette chasse étant de tuer le temps, car voir la grande bleue, relève du domaine du rêve, voire de l'utopie. Situées au sud de la wilaya, d'immenses parcours nus, autrefois envahis par le cheptel, sont menacés par l'avancée du désert. Déjà on a constaté les tourbillons de sable actionnés par le vent, lesquels montrent à quel point le danger menace la wilaya, devant un phénomène de désertification engendré par l'homme et l'animal. Dans un autre domaine, le travail saisonnier est largement constaté. Vendeurs de fruits et légumes, friperies, glaces figurent au menu de cette activité caractérisée par l'exécution de tâches normalement appelées à se répéter chaque année, à des dates à peu près fixes, en fonction du rythme des saisons (récolte, cueillette…) ou des modes de vie collectifs (tourisme…). Cette variation d'activités doit être indépendante de la volonté de l'employeur. Les salariés directement occupés à des tâches saisonnières peuvent être recrutés en contrat déterminé, et sous certaines conditions. Les contrats saisonniers successifs peuvent être conclus avec le même salarié. Il s'agit de couvrir les besoins de la rentrée scolaire, universitaire ou carrément de subvenir aux besoins de la famille.