Encore et toujours. La tension sur certains produits pharmaceutiques se poursuit. En effet, malgré la stabilité de la situation sanitaire et les mises en garde du président de la République, beaucoup de médicaments demeurent en rupture. Devant cet état de fait, le ministère de l'Industrie pharmaceutique est directement interpellé. Jeudi dernier, il a envoyé une instruction aux producteurs, importateurs et distributeurs de médicaments. Il les somme de mettre fin à ces «crises» en «libérant» les produits pharmaceutiques qui manquent dans les officines. «Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a instruit l'ensemble des établissements pharmaceutiques de fabrication, d'importation et de distribution en gros à l'effet de libérer les produits sous-tensions dans un délai de 05 jours», a précisé un communiqué du ministère. «Des inspections seront diligentées à l'effet de vérifier le respect de ces dispositions», soutient-il. Le ministère de l'Industrie pharmaceutique a fini par se rendre à l'évidence quant aux ruptures de stocks de certains médicaments. Le premier responsable de cette structure ministérielle avait, jusqu'ici, réfuté toute «rupture» ou «tension» de médicaments. Il avait préféré mettre la chose sur le dos de la...rumeur. Or, sur le terrain, les malades devaient faire le parcours du combattant pour trouver certains médicaments, à l'instar de la ventoline. Ils se vendent même «sous le comptoir» dans certaines officines qui réservent cette dernière à leurs fidèles clients. «On est obligé, on ne reçoit que des quantités limitées», justifient les pharmaciens. Il aura fallu que l'Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, créé l'an dernier par le chef de l'Etat, réagisse pour que le ministère de l'Industrie pharmaceutique lance cet ultimatum. Le président de cet observatoire, Redha Belkacemi, a ainsi animé une réunion consacrée à l'étude de la disponibilité des médicaments connaissant des problématiques d'approvisionnement. La réunion a également permis à Belkacemi de faire un état sur la réception et les plannings de livraison pour certains médicaments qui connaissent actuellement des tensions au niveau des officines. Un constat à la fois rassurant et inquiétant. Car, il révèle que ces médicaments seront réceptionnés durant ce mois de septembre tout en mettant en exergue l'existence de blocages. Leurs raisons demeurent un grand point d'interrogation ? Par exemple, la Salbutamol (Ventoline), le programme d'importation est de 5 millions d'unités-vente (UV), la quantité livrée étant de plus de 1,6 million d'unités depuis le 1er Juin. Plus 440.000 unités sont en cours de libération avec la réception de 580.000 le mois de septembre, sachant que le besoin mensuel du pays est de 350.000 UV. Quant au Carteol LP 2 collyre, la réception de plus de 80.0000 UV a été enregistrée au mois d'août en cours alors que 120.000 UV sont prévues à la livraison le mois de septembre. Il a été également procédé à la délivrance d'une nouvelle décision d'enregistrement pour les collyres Cébésine et la réception d'une quantité de 150.000 boîtes durant la période de septembre à décembre 2022. Concernant les raisons de l'indisponibilité de médicaments, il dira qu'«ils peuvent être liés à plusieurs facteurs, notamment exogènes tels que le retrait des médicaments ou l'arrêt de production dans les pays d'origine pour les produits importés». «De même que l'indisponibilité de matières premières qui affecte la disponibilité des produits fabriqués localement», poursuit-il. Belkacemi a également reconnu que les problématiques de tensions ou de ruptures sont aggravées par des pratiques commerciales illégales de rétention ou des ventes concomitantes. C'est dans ce cadre que l'observatoire a établi une liste des produits pharmaceutiques dispensés en officine, considérés comme essentiels sur la base des remboursements de la sécurité sociale, et dont le suivi de la disponibilité constitue une priorité pour les services compétents du ministère de l'Industrie pharmaceutique notamment pour les médicaments destinés au traitement des maladies chroniques.«Cette liste, mise à jour de manière continue, peut orienter les prescripteurs, étant exempte des médicaments retirés ou dont la fabrication est arrêtée, elle permet d'éviter la prescription des médicaments non disponibles en orientant les prescripteurs vers d'autres alternatives thérapeutiques», explique t-il. Des annonces qui laissent croire à la fin de ce gros problème touchant directement à la santé des citoyens. Ces nouvelles mises en garde seront-elles cette fois-ci efficaces? Wait and see..