«La prochaine rentrée scolaire risque d'être explosive avec une réédition du scénario de 2003.» Dans un point de presse qu'il a tenu hier au lycée Zabana à Hussein Dey, Alger, M.Meriane Meziane, président du défunt Cnapest puisque désormais dénommé Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, tout en affichant une mine dépitée mais non défaite, suite au rejet de son dossier d'agrément par le ministère du Travail pour motif de non-conformité avec quelques textes et canevas de la fameuse loi 90/14 autorisant l'exercice syndical, a promis une prochaine rentrée scolaire explosive. Il n'a pas manqué alors de prédire une réédition du scénario de 2003 où les lycéens avaient frôlé le danger de l'année blanche. «Tous les ingrédients sont réunis pour qu'il y ait un mouvement de protestation dès septembre prochain», a-t-il à ce titre annoncé. Mais ce n'est pas le rejet du dossier d'agrément en soi qui semble le plus déranger le président de l'ex-Cnapest qui ne veut pas faire dans le blocage et obtempère plutôt aux directives édictées par le département de Louh qui le somme de réaménager le statut de sa formation syndicale, candidate à agrément, notamment dans son article premier où l'on exige l'abrogation du terme «coordination» (nationale autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) étant donné qu'un simple syndicat ne peut en même temps faire office de coordination selon les textes en vigueur et surtout les réserves émises par l'administration de M.Louh. Le dossier d'agrément éventuel du syndicat sera déposé, de plus belle, cette semaine, a encore fait savoir l'orateur. Alors qu'en parallèle la formation de M.Meriane compte organiser une université d'été, à Skikda, et qu'elle mettra à profit pour élaborer son règlement intérieur et installer ses commissions. Ce rendez-vous qui aura lieu entre le 14 et le 20 août prochain, verra également la participation de syndicalistes étrangers, issus du bassin méditerranéen, et qui animeront conférences et communications. En fait M.Meriane reproche aux autorités de ne pas suffisamment prendre en compte les préoccupations du corps enseignant de l'enseignement secondaire et technique. Il s'élève particulièrement contre les récentes déclarations faisant état de l'augmentation imminente que connaîtront les salaires des fonctionnaires algériens. Augmentations qu'il juge à la limite de ce qu'autorise la décence. «Les cinq mille dinars que nous avons pu arracher, de haute lutte depuis 2003, sont déjà engloutis par l'inflation, et ce qui est annoncé n'est rien d'autre que de la poudre aux yeux!» a-t-il déclaré en guise de constat. Il ajouta que l'augmentation promise, de quatre mille dinars de plus aux enseignants, reste dérisoire au regard des disparités criantes entre ce que permet d'espérer la rente pétrolière et un pouvoir d'achat encore sapé par la réalité économique des fonctionnaires. Tout ce qui sera octroyé sera immédiatement récupéré par l'inflation a-t-il encore poursuivi en précisant: «Nous sommes contre pareille politique!» Meriane n'a par ailleurs pas manqué de dénoncer un plan de recrutement des enseignants du technique qui est loin, nous apprend-on, de prévoir pour la prochaine année une sérieuse prise en charge des enseignants du génie mécanique et du génie civil. Entre autres, Meriane est revenu sur quelques anomalies qui auront émaillé l'examen du baccalauréat de cette année dont les fameuses erreurs signalées dans quelques épreuves relevées à l'échelle nationale. Il dira à ce propos que pareilles méprises ne sauraient à l'avenir être tolérées au vu des moyens colossaux déployés au service de la réussite de cet examen sanctionnant le cycle secondaire.