Intitulé A Si'âqa (la catastrophe), le septième album de Allaoua sort demain aux éditions Izem Pro. La dernière oeuvre musicale du chanteur kabyle Mohamed Allaoua est née. Elle sera mise sur le marché demain, 10 juillet 2006. L'été s'annonce déjà bien pour cette coqueluche qui a, admirablement, su captiver ses fans. Ainsi donc, Alloua revient et son retour ne sera que foudroyant. A juste titre d'ailleurs, car son nouvel album, qui sortira aux éditions Izem, est intitulé A Si'âqa. Un titre que d'aucuns peuvent interpréter par La foudre. Cette interprétation est juste, certes, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit dans l'album de Allaoua. «A Si'âqa, signifie la catastrophe» explique le parolier de Mohamed Allaoua, Hamid Moualhi. « Il s'agit, en effet, de la catastrophe culturelle qui ébranle l'Algérie. C'est une sorte de cri de détresse sur ce malaise qui secoue la scène culturelle nationale» ajoute notre interlocuteur. Le malaise a été enfanté par la médiocrité manifeste qui a couvé, et pour longtemps, ses oeufs dans les esprits petits et maléfiques de certaines personnes. Des à-peu-près artistes et des soi-disant chanteurs ont poussé comme poussent des champignons sur les troncs d'arbres séculaires. C'est ainsi que ces petits d'esprit versent dans la reprise des chansons magnifiquement créées et minutieusement élaborées par des artistes comme Slimane Azem, Dahmane El Harrachi, Cheikh Al Hasnaoui ou encore Allaoua Zerrouki et Mohamed El Badji et on en passe. «Ittij mi d yecraq/Yekchem deg signa yaâraq/ Ur zhan w arrac/ Ayen fi nudan ulac», en traduisant ces paroles de A S'iâqa, ça nous donne à peu près cela: «Dès que le soleil se lève/ Il se perd dans les nuages/ Les jeunes ne connaissent plus de joie/ Tout ce dont ils ont besoin, ils ne le trouvent pas». Toutefois, il ne faut surtout pas se tromper et croire que cet album, contenant huit chansons, est pareil à ces plats sans saveur ni odeur, ni couleur. Au contraire, A Si'âqa, est une oeuvre qui vaut le détour. Cela, notamment pour l'été, saison des fêtes pas excellence. Vous qui préparez vos mariages, fiançailles ou autres fêtes, on vous conseille, d'ores et déjà, l'album de Mohamed Allaoua. Ça égaiera certainement vos foyers et ça donnera plus de joie et de quiétude aux esprits tourmentés par tant et tant de fatigues. Pour avoir une idée un peu plus poussée, considérons ces titres: Tanina, Hamlagh akem-naghagh (j'aime te taquiner), A tayri (amour), Hnin-ed (tu es tendre), lgedra yarkan (la racine décomposée), Adda da, Uyi-teb-ghi-d ara (tu ne veux pas de moi). Il convient de noter que les enfants aussi ont leur part dans cet album, puisque le chanteur en a chanté une en duo avec des mioches, en l'occurrence, la troisième chanson de la face B. Elle se veut comme une oeuvre au but pédagogique et didactique. Soulignons aussi, que les styles utilisés dans cet album varient d'une chanson à une autre. C'est ainsi que Allaoua nous fait découvrir les talents d'un chanteur excellant aussi bien dans le gnawi, le chaâbi et la chanson rythmée en général. Cela va de soi diraient quelques-uns, notamment lorsqu'on apprend que Mohamed Allaoua a fait ses premiers pas dans l'univers à la fois sacré, fascinant et mystérieux de l'art, dans le genre andalou. Le chanteur a, en effet, suivi des cours de musique andalouse puis universelle à l'école El Moussilia d'Alger. «Avec des sujets spontanés, attachants et un réalisme mélodieux, il cultive une harmonie lyrique abondante. Il a, pour peindre son sujet , l'art de marier sa voix vertigineuse qui retient l'attention, à sa rythmique la plus aérienne. Il a l'art de faire parler la musique à l'aide d'une composition sensible tout à fait au service de la parole et de l'expression. Il a aussi sa manière romantique et artistique de concevoir son style» écrit sur le dossier, le parolier de Mohamed Allaoua, Hamid Moualhi. Enfin, le dernier album de Mohamed Allaoua, le sixième, est en vente dès demain chez les disquaires à travers tout le territoire national.