L'administration des Domaines, à travers son réseau décentralisé des structures de la Conservation foncière, est sans conteste une des institutions publiques qui gagnerait beaucoup à se mettre à l'ère de la numérisation de ses archives et de son fonctionnement. Et la Conservation foncière de la circonscription de Saïd Hamdine à Alger en est un exemple concret. En effet, plusieurs promoteurs immobiliers se plaignent des retards dans la délivrance des actes de propriété du patrimoine foncier (livret foncier). Ce dernier demeure l'un des documents les plus importants délivrés par l'administration au propriétaire d'un bien immobilier, afin de lui permettre de prouver son droit de propriété. Néanmoins, la bureaucratie a lourdement entravé la remise du livret foncier, au point de pousser les citoyens à surseoir à la demande de délivrance de ce document. Un document administratif exigé par les promoteurs immobiliers qui font face à la forte demande des acquéreurs des appartements. Ces derniers réclament, à juste titre, l'acte de propriété. Néanmoins, la délivrance de cet acte demeure un véritable parcours du combattant, dénotant une bureaucratie qui semblerait avoir la peau dure au niveau de la Conservation foncière en question. Et pour cause: une rupture du stock de livrets fonciers. Tel est l'argument avancé, selon les promoteurs immobiliers, par la Conservation foncière. Une rupture de stock qui dure depuis huit mois. Faut-il alors l'importer? D'autant que dans une intervention à l'Assemblée populaire nationale, le Premier ministre Aïmene Benabderrahamene, alors ministre des Finances, avait clairement affirmé, en février 2021, que «la Conservation foncière sera tenue de délivrer, via son guichet unique, les livrets fonciers dans un délai de 30 jours aux citoyens remplissant les conditions réglementaires. pour l'obtention de ce document». Il avait ajouté que «son département avait donné de fermes instructions pour remettre ce document dans un délai d'un mois à partir de la date du dépôt du dossier à la Conservation foncière». Une démarche devant s'inscrire dans le cadre de la restructuration de la gestion des domaines de l'Etat et des cadastres, avait-il estimé. Force est de constater qu'une année et demie plus tard, le problème persiste. Aussi, les hautes autorités de l'Etat gagneraient à se pencher sur ce problème qui pénalise beaucoup de citoyens.