Les nombreuses enquêtes sécuritaires et investigations judiciaires qui ont porté sur l'analyse des causes des incendies de forêts ayant touché, cet été, l'est du pays, établissent, désormais, l'origine criminelle des sinistres. En effet, le parquet de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, indique que les rapports d'enquêtes et les expertises, diligentées par les tribunaux territorialement compétents, révèlent au grand jour «des actes prémédités» qui sont derrière les feux venus à bout d'une importante partie du patrimoine forestier, notamment à El Tarf, Jijel et Sétif. L'on rappelle que ces incendies avaient causé la morts de dizaines de personnes et occasionné d'importants dégâts aux agriculteurs et aux éleveurs. Selon les mêmes enquêtes, les auteurs de ces actes criminels avaient pour principal mobile la volonté manifeste de terroriser la population et de créer un climat d'insécurité. «Le parquet de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, section nationale de lutte contre les crimes terroristes et subversifs, informe l'opinion publique que dans le cadre de la lutte contre les feux de forêts ayant touché plusieurs wilayas du pays telles que Sétif, Jijel et El Tarf, des faits constituant des actes subversifs, des réquisitions nous ont été parvenues des parquets de la République près les tribunaux de ces régions. Ces réquisitions sont accompagnées de rapports informatifs et de procédures d'instruction réalisés par la police judiciaire», a indiqué le parquet dans un communiqué, rendu public. Ces rapports, a-t-on ajouté de même source, font ressortir que les forêts situées dans le ressort juridictionnel de ces tribunaux «ont été incendiées délibérément» et «fait plusieurs victimes et des dégâts matériels importants». Considérant ces faits comme «des actes terroristes», le parquet demande aux tribunaux chargés des enquêtes jusque-là de se dessaisir au profit de la section de lutte contre les crimes terroristes et subversifs du tribunal de Sidi M'hamed. Ces faits entrent dans le cadre de la compétence de la section de lutte contre les crimes terroristes et subversifs du tribunal de Sidi M'hamed. De ce fait, le parquet de la République a «requis, en application des dispositions des articles 211 bis 16 et suivants du Code de procédure pénale, 87 bis, 87 bis 6 du Code pénal, les parquets de la République concernés de se dessaisir de l'enquête ouverte dans ces affaires au profit de la section de lutte contre les crimes terroristes et subversifs du tribunal de Sidi M'hamed», a-t-on précisé de même source. Le 18 août dernier, le ministère de la Justice avait fait part de l'ouverture d'enquêtes judiciaires contre X concernant les feux de forêts qui ont ravagé certaines régions du pays. Et ce, afin de déterminer les raisons derrière ces incendies et savoir si un acte criminel était à leur origine et identifier les auteurs, le cas échéant. «Suite aux incendies ayant affecté certaines wilayas du pays, causant de nombreuses pertes et d'importants dommages au tissu forestier et aux constructions, les parquets de la République compétents ont ordonné l'ouverture d'enquêtes judiciaires contre X concernant ces faits», avait indiqué un communiqué du ministère de la Justice.