La fraude représente 3% dans l'assurance-auto avec des pertes estimées à des millions de dinars. Une filiale chargée de la lutte contre la fraude à l'assurance sera très prochainement créée par la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance, la Caar, en partenariat avec la SAA et la Caat. L'annonce a été faite, hier, par son P-DG, M.Brahim Djamel Kassali, lors d'une conférence de presse animée en marge du séminaire organisé sur les assurances des travaux publics. «Les statuts sont déjà prêts», a souligné M.Kassali. Les fraudes enregistrées grèvent, selon lui, les résultats des compagnies d'assurance d'où l'urgence de la création de cette société. Le premier responsable de la Caar ajoute que la branche automobile est la plus confrontée à la fraude. Pour démontrer l'ampleur et l'impact négatif de ce phénomène dont les pertes financières sont estimées à des millions de dinars, le directeur général-adjoint technique de la Caar, M.Zohir Laïche, dira que l'enquête menée dans ce cens par des compagnies d'assurance nationales révèle que la fraude représente 3% dans l'assurance-auto alors que pour la même branche, des experts du Meda avancent un chiffre beaucoup plus important qui est de 40%. «Mais ce chiffre est exagéré», commente M.Laïche. Par ailleurs, et après avoir organisé une rencontre avec les entreprises du secteur des ressources en eau, la Caar se rapproche du secteur des travaux publics. Le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, a indiqué lors de cette rencontre que l'objectif est d'élargir le champ de l'assurance à d'autres niveaux, «car ce secteur est resté longtemps limité à l'assurance-auto qui représente 90% des assurances contractées». «Comme chacun peut le constater, l'Etat consent aujourd'hui des enveloppes financières importantes aux projets structurant notre économie et notre développement. A ce titre, il est utile que ces investissements soient protégés et le concours de la Caar en ce sens est opportun». De son côté, M.Amar Ghoul, ministre des Travaux publics parle d'assurance sur deux plans: l'assurance des différents chantiers et l'assurance de la gestion et l'exploitation des projets. «L'initiative de la Caar d'organiser cette rencontre est au rendez-vous du démarrage des grands chantiers. La loi du 20 février 2006 modifiant et complétant l'ordonnance n°95-07 relative aux assurances touche plus particulièrement les projets structurants ou d'envergure régionale». M.Kassali a expliqué que cette rencontre vise essentiellement à sensibiliser les opérateurs de ce secteur sur la nécessaire couverture des risques qui lui sont liés. La Caar interviendra ainsi dans des projets du secteur des travaux publics, de la première phase de leur réalisation jusqu'à la phase exploitation. S'agissant de l'ouverture du capital de la compagnie, M.Kessal a indiqué que cela n'est pas à l'ordre du jour. «Il interviendra lorsque l'Etat en décidera».