L'entourage de Mohammed VI ne dort plus. Et pour cause! Les proches du roi Mohammed VI sont cités dans des expropriations. Une enquête, publiée sous le titre «Maroc: le rouage d'une machine à cash» de l'association de journalistes Forbidden Stories (les Histoires interdites) a mis à jour les dessous d'une machination machiavélique des hauts responsables et dirigeants du royaume. Une enquête entamée par le journaliste marocain, Omar Radi, condamné et emprisonné, depuis, à 6 ans pour « viol et espionnage», après que son téléphone fut piraté par le logiciel sioniste Pegasus, selon un rapport d'Amnesty International de juin 2020. Selon l'enquête, le régime du Makhzen se sert de l'expropriation pour se constituer une assiette foncière à bas coût dans le but d'enrichir de hauts responsables et dirigeants du royaume. Les investigations ont révélé comment des terres tribales ont servi à l'enrichissement de hauts responsables et dirigeants. Une enquête partie de l'expulsion de la tribu Ouled Sbita, à une trentaine de kilomètres au nord de Rabat. Ces terres, appartenant aux habitants du douar Ouled Sbita, un village à deux pas d'un bord de mer paradisiaque, sont tombées dans les mains de la société Addoha, dirigée par Anas Sefrioui, un proche de Mohammed VI, et dont la fortune était estimée à 1,6 milliard de dollars en 2012 selon Forbes. C'est ainsi que la forêt protégée a disparu pour laisser place à un golf, tandis que des demeures de luxe avec piscines et même une plage privée ont vu le jour, après que la société en question aurait fait main basse, à la fin des années 2000, sur des terres agricoles pour lancer son projet de la «Plage des Nations» et en faire un complexe immobilier et touristique, expropriant, au passage, des centaines de personnes, au prix de faible indemnisation. Ça sent à plein nez le délit d'initié, d'après Cécile Andrzejewski, l'une des journalistes qui ont repris les recherches d'Omar Radi. «Dans cette zone où la pression immobilière se fait de plus en plus forte, elles (les terres agricoles, ndlr) aiguisent les appétits», précise Forbidden Stories, après avoir détaillé comment Anas Sefrioui a pu mettre la main sur les terres des habitants du douar Ouled Sbita grâce à un subterfuge, couvert par l'Etat, en défiant notamment les lois du Royaume qui interdisent au privé de s'approprier des terres collectives. Une expropriation sous couvert des hauts responsables du Makhzen. Une expropriation dénoncée publiquement en décembre 2019 par Omar Radi qui évoquait une logique de «prédation foncière». En effet, le projet a vu le jour grâce à la signature, le 11 novembre 2006, de deux mémorandums d'entente relatifs à des investissements touristiques et immobiliers à Rabat, explique Forbidden Stories. Mais l'affaire, poursuit l'organisation, «s'avère plus fumeuse encore», car la veille de ces annonces, la valeur de l'action Addoha va exploser. «Une folie boursière qui trouvera finalement son explication le lendemain avec la signature par le groupe Addoha de ces deux mémorandums d'investissement avec l'Etat». Mais au Maroc, le fait que les proches du roi soient très probablement mouillés dans cette affaire n'étonne personne, tant les scandales foisonnent. Car chez le voisin de l'Ouest, tout ou presque se fait par la seule volonté du souverain. Affaire des migrants tués à Melilla L'Espagne enfonce le Maroc Le ministre espagnol de l'Intérieur a affirmé, hier, que la police espagnole avait fait un usage «proportionné» de la force lors de la tentative de près de 2 000 migrants de pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla qui a fait au moins 23 morts fin juin. «L'action de la Garde civile, avec l'appui de la police nationale, a bloqué l'entrée sur le territoire espagnol de la majorité des personnes et a permis de contenir l'attitude violente des assaillants grâce à l'emploi - et je dois le dire clairement - opportun et proportionné du matériel à leur disposition», a déclaré Fernando Grande-Marlaska devant la Chambre des députés. Appelé à donner des explications sur ce drame depuis des mois par plusieurs groupes parlementaires, le ministre s'exprimait pour la première fois devant les députés sur ce sujet. L'Etat a dû apporter une «réponse ferme» face à la «violence injustifiable» de «1 700» migrants ayant tenté d'entrer par la force dans ce petit territoire espagnol enclavé sur la côte méditerranéenne du Maroc, a-t-il ajouté.