Depuis sa récente installation à la tête du ministère de l'Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, oeuvre à circonscrire les origines du mal qui frappe le secteur du médicament, à savoir la pénurie. Menant de front une guerre contre ce fléau, il entend travailler directement avec les acteurs de la chaîne du médicament afin de rendre ce dernier à la portée des patients. Il vient ainsi de recevoir une délégation du Bureau national du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine Snapo, conduite par son président Messaoud Belambri. À la faveur de cette rencontre, il a été question de discuter de la disponibilité de certains produits pharmaceutiques qui connaissent des tensions d'approvisionnement, indique un communiqué du ministère, lequel rappelle que cette rencontre s'inscrit dans le cadre du dialogue permanent et de la coordination continue avec les partenaires sociaux et en particulier avec les représentants des pharmaciens d'officine. Faisant de la disponibilité du médicament sa priorité, Ali Aoun a rappelé les instructions fermes données lors de sa dernière visite à l'unité de production de Saidal à Constantine à l'effet de relancer la production de l'insuline en Algérie, conformément aux orientations du président de la République, pour mettre fin définitivement aux problématiques de disponibilité et garantir un approvisionnement continu du marché. Dans sa croisade contre les causes qui sont derrière les perturbations chroniques, que d'aucuns qualifient d'inexpliquées et surtout de douteuses, Ali Aoun dénonce cette fois les situations monopolistiques aussi bien dans l'importation que dans la distribution des produits pharmaceutiques. «Le ministre s'est engagé à réguler et responsabiliser le circuit d'approvisionnement, notamment à travers la diversification des voies d'approvisionnement pour asseoir plus d'équité et permettre une meilleure répartition des médicaments sur l'ensemble des officines à travers le territoire national», est- il d'ailleurs indiqué. Ali Aoun et Messaoud Belambri ont ainsi convenu le rôle «central» que peut jouer l'Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, en coordination avec le ministère de la Santé, pour informer et sensibiliser les médecins, afin d'éviter la prescription de médicaments retirés du marché, non produits ou temporairement indisponibles et d'orienter les prescriptions vers d'autres alternatives thérapeutiques pour mettre fin au désarroi des patients et leur permettre d'entamer leurs traitements dans la sérénité. Ce qui rappelle, l'on ne peut mieux, que l'approvisionnement en médicaments relève de la responsabilité des entreprises du médicament mais également de l'ensemble des acteurs de la chaîne, incluant pouvoirs publics, associations de patients, professionnels de santé... Il a enfin été décidé, à l'issue de cette rencontre, de mener des campagnes de sensibilisation en direction des prescripteurs en collaboration avec le ministère de la Santé pour les inviter à conformer les prescriptions en fonction de l'évolution du marché pharmaceutique national. Les discussions ont également porté sur l'impératif de la numérisation du secteur à travers des prescriptions numérisées et les vignettes à code-barres pour assurer une transparence, une traçabilité et une sécurité absolue tout au long du cheminement de la prescription médicale jusqu'à la dispensation en officine. Enfin, cette audience a permis aux deux parties, ministère et Snapo, d'afficher une volonté commune de cultiver leur collaboration, et de bâtir un cadre de concertation permanent pour dégager ensemble des solutions idoines et pérennes à même d'assurer une disponibilité continue des produits pharmaceutiques et garantir ainsi l'accès aux soins aux patients.