Le message de Bouteflika intervient quelques jours seulement après la célébration de la fête de l'indépendance. Le président de la République a affirmé hier, son engagement à bâtir une relation algéro-française «aussi forte qu´exemplaire», dans un message adressé à son homologue français M.Jacques Chirac, au moment où il survolait le territoire français pour se rendre au Royaume-Uni. «Je sais pouvoir compter, ajoute le président, sur votre contribution sincère et engagée pour hisser nos relations à un niveau de densité et de diversité à même de répondre aux attentes légitimes des peuples algérien et français, que tant de liens rapprochent». Le message a exprimé la volonté du président algérien de rencontrer Chirac. Il lui a, dans ce sens, réitéré ses assurances de sa «très haute et cordiale considération», «en attendant, lit-on dans le message, le plaisir renouvelé que j´aurai toujours à vous rencontrer». Le message de Bouteflika intervient à quelques jours seulement de la célébration de la fête de l'indépendance. Le 4 juillet, pour la première fois depuis son investiture à la tête du pays, le chef de l'Etat a demandé officiellement et sans détours, à l'Etat français de présenter ses excuses au peuple algérien. «Notre peuple attend que la France reconnaisse publiquement les méfaits du colonialisme» a-t-il souligné. Il a refusé les discours «fallacieux que l´école de l´histoire coloniale» veut propager à travers «une histoire erronée», faite sur mesure. Cette sortie n'a suscité aucune réaction officielle en France. Intervenant lors du dîner offert en son honneur à l´hôtel Hilton, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) français, M.François Hollande avait affirmé que «les socialistes français sentent bien qu´il faut donner à la relation entre l´Algérie et la France un nouveau cours». «Nous avons une histoire commune, a-t-il souligné, à savoir la colonisation que nous avons condamnée». La génération de la libération de l´Algérie, de l'avis des socialistes passe à une autre étape, celle de l´amitié. Si officiellement les deux pays ont multiplié le souhait d'édifier des relations exceptionnelles, le processus sur le terrain fait face à de nombreuses entraves. Une situation parfaitement résumée par le vice-président de la Ligue française des droits de l'homme qui a affirmé «que les conditions ne sont pas encore réunies pour un vrai traité d'amitié algéro-français du fait notamment qu'une partie de l'opinion publique française reste attachée aux mythes de l'époque coloniale». Par ailleurs, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a exprimé mardi au président du gouvernement espagnol, M.José Luis Rodriguez Zapatero, dans un message de survol de l'espace aérien espagnol, sa «satisfaction quant à l´évolution positive des relations d´ensemble» entre l´Algérie et l´Espagne. «Je tiens à vous réaffirmer mon attachement personnel à joindre les efforts aux vôtres pour concrétiser les objectifs que nous avons fixés ensemble au bénéfice de nos deux pays», ajoute le président Bouteflika. Dans ce message, le chef de l´Etat dit se réjouir par avance de l´opportunité qui sera offerte aux deux pays à l´occasion de la prochaine visite en Algérie du président du gouvernement espagnol, «pour approfondir les relations d´amitié et de coopération qui unissent, si heureusement, l´Algérie et l´Espagne». A noter que les relations entre l'Algérie et l'Espagne sont intenses. Ce pays constitue l'un des trois principaux partenaires économiques du pays en Europe après la France et l'Italie.