Les autorités concernées ont procédé au gel de l'autorisation d'activité attribuée à l'unité en question depuis plus de 90 ans. Selon une source proche de la Snta, les autorités de la wilaya comptent procéder à l'extension de la route reliant Rachid-Kouache à Triolet. Mais pour ce faire, l'on précise qu'on devrait procéder à la destruction d'une partie de l'unité Snta de Bab El-Oued, déjà très affectée par les inondations du 10 novembre dernier. Contacté par nos soins, M.Hassan Messaï, P-DG de la Snta, ne cache pas son inquiétude de voir l'unité en question démolie. La thèse de la destruction du site semble prévaloir, d'autant plus que les experts de la wilaya «nous ont clairement fait comprendre que l'usine se situe sur un chemin des coulées, en d'autres termes, sur une zone à risque». Dans le même contexte, l'on note que les autorités concernées ont procédé au gel de l'autorisation d'activité attribuée à l'unité Snta de Bab El-Oued depuis plus de 90 ans. Cette décision en dit long sur «une éventuelle destruction de l'usine», explique notre interlocuteur. En attendant la décision finale de la wilaya qui tranchera dans un délai ne dépassant pas les six mois et malgré le mouvement de contestation des travailleurs du secteur, illustré par le récent débrayage, le P-DG de la Snta se montre rigoureux, en présentant la décision portant la mise à terme des contrats les liant à 190 employés exerçant à travers les différentes unités d'Alger comme «une alternative incontournable». «L'unité endommagée regroupe 310 employés, dont 120 seront gardés sur le site pour la maintenance des appareils, le reste devra être affecté vers les autres unités pour cela, il faudra libérer les postes occupés par les travailleurs à contrat déterminé». Mais selon les observateurs, la Snta verra, dans le futur, d'autres compressions qui toucheront cette fois, les employés permanents. Et pour cause, ils avancent l'ouverture du capital de la société des tabacs et allumettes. A ce sujet, on rappelle que la Snta a signé récemment un accord de partenariat avec Arab Investors. Ce projet vise la création d'une société mixte dont le coût est estimé à 46 millions USD. Mais M.Messaï précise, toutefois, que les capitaux d'origine publique continueront à avoir la mainmise sur le marché arguant que le décret portant application de la loi de finances qui a ouvert le marché, a donné encore une chance à la Snta qui assure 6 000 postes d'emploi et 34 milliards de dinars au Trésor public. La privatisation est présentée par notre interlocuteur comme une donne mondiale. L'adhésion de l'Algérie à l'OMC et la signature de l'accord d'association avec l'UE ne semblent pas effrayer le P-DG de la Snta. Cette société a pris ses dispositions à temps par la modernisation de ses outils de production, la formation et l'amélioration de la qualité. Il faut préciser que «si la Snta disparaît, ce sont 960 millions USD/an de pertes pour satisfaire le marché via l'importation».