Le procès du président du MAK s'est ouvert, hier, au tribunal criminel de Dar El Beïda. Le parquet a requis des peines de 10, 12 et 15 ans contre les accusés. Une peine de 10 ans de prison a été requise contre le journaliste de Liberté Mohamed Mouloudj, en prison depuis 13 mois. Interrogés par le tribunal criminel, les accusés ont nié les charges retenues contre eux. Sur la liste des accusés, figure le journaliste sus-cité et 15 autres mis en cause, dont le président du MAK Ferhat M'henni, ainsi que d'autres responsables de ce mouvement. Ces derniers sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation liés aux actes qualifiés de terroristes et de subversifs tombant sous le coup de l'article 87 bis du Code pénal amendé. Ils sont également accusés d'être responsables des gigantesques incendies «criminels» ayant ravagé l'été dernier le nord du pays, notamment la Kabylie. De lourdes autres charges sont énumérées: il s'agit entre autres de « perpétuation d'actes terroristes et subversifs susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l'Etat, l'unité nationale, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions, en semant la terreur et la panique parmi la population et en créant un climat d'insécurité à travers un harcèlement moral et physique des personnes pouvant mettre leur vie et leur sécurité en danger et porter atteinte à leurs biens», «création d'organisations terroristes dans le but de commettre des actes terroristes et subversifs tombant sous le coup de l'article 87 bis», «incitation à l'allumage délibéré des feux de forêt», «atteinte à la sécurité et l'unité nationales». Ils sont également accusés de «menacer la sécurité publique et l'unité nationale en recevant le soutien et l'aide de parties étrangères». Les mis en cause sont aussi poursuivis pour «création et gestion d'un site électronique spécialisé dans la publication des informations portant sur des programmes, des idées, des desseins et des photos susceptibles d'inciter au racisme et à la haine dans la société». Les 15 accusés ont été arrêtés et mis sous mandat de dépôt en septembre 2021.Certains des suspects arrêtés auraient confessé appartenir au MAK, selon des aveux filmés et diffusés par les chaînes de télévisions publiques. Ce mouvement a été classé comme «organisations terroristes» le 18 mai 2021. Par ailleurs, le procès du groupe de soutien aux détenus composé de 25 personnes a débuté au niveau du même tribunal. Une quarantaine d'autres personnes du même groupe seront jugées par le tribunal de Sidi M'hamed.