Depuis, hier, l'évènement arabe de l'année, qui va culminer les 1er et 2 Novembre prochain, entre dans sa première phase active. L'Algérie, à travers son représentant permanent auprès des Nations unies, Nadir Larbaoui, a pris solennellement la présidence de la 31e session du Sommet arabe. Le diplomate algérien succédera à son homologue tunisien, Mohamed Ben Youcef, dont le pays a assuré la 30e session du Sommet. Cette passation, somme toute protocolaire, n'est pas moins symbolique, en raison de la conjoncture du moment qui donne à la rencontre d'Alger un cachet très particulier, car précédé notamment par un épisode significatif, ayant trait à la réconciliation inter-palestinienne. Le décor ainsi planté met les délégués permanents et les hauts responsables, amenés à inaugurer la première marche menant vers le Sommet, à mesurer certainement le poids historique de la mission, dont ils ont la charge. Ils ont principalement pour mission de fixer le projet de l'ordre du jour. Aujourd'hui, ça sera au tour des hauts responsables du Conseil économique et social. Ils devront tenir une réunion préparatoire du Sommet. À cette seconde étape des préparatifs, ce seront les ministres qui, demain, tiendront leur conclave du Conseil économique et social. Suivra enfin l'ultime étape avant le Sommet, qui interviendra les 29 et 30 octobre. C'est lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères que seront élaborées les résolutions destinées à l'adoption par les chefs d'Etat, les 1er et 2 Novembre prochain. Cet agenda précis dans sa forme, suppose néanmoins de chauds débats dans le secret du conclave. D'ailleurs, les délégués permanents ont pris congé, hier, en fin de matinée, pour poursuivre les travaux à huis clos. Mais avant, les présidents sortant et actuel auront souligné les défis, les urgences et les attentes concernant le Sommet. Mohamed Ben Youcef n'y est pas allé par quatre chemins et présenté crûment la réalité arabe avec ces «foyers de tension (et) la persistance des conflits armés». Le propos est limpide et l'intention l'est tout aussi, puisque Ben Youcef n'hésite pas à qualifier ces tensions de «source d'inquiétude». Le diplomate tunisien appelle à conjuguer les efforts «pour régler les crises et trouver des solutions politiques aux conflits et aux divisions à l'intérieur de certains de nos pays». La Libye et le Yémen sont la parfaite illustration de ces inquiétudes. Ben Youcef estimera dans son allocution que l'un des buts premiers du Sommet est «de réaliser la sécurité et de renforcer les facteurs de stabilité dans nos pays et nos sociétés et de les protéger des interventions étrangères». De son côté, Nadir Larbaoui a défendu «un Sommet consensuel reposant sur les constantes communes et traduisant les aspirations de nos peuples à davantage de solidarité, de cohésion et d'intégration». Autant d'objectifs qui expliquent l'association des Cnes arabes aux travaux du Sommet. Lequel devra, selon le diplomate algérien «tirer les enseignements du passé, relever collectivement les défis du présent et envisager l'avenir avec une vision stratégique globale». Trois postures essentielles pour aboutir à «la sécurité et la stabilité», dira Ben Youcef, préconisant «l'établissement des ponts de la coopération constructive et positive avec notre monde islamique et africain». Appréciant un ordre du jour «riche en questions politiques», le président du Sommet défend «une approche efficace et positive qui nous permette, collectivement et de manière consensuelle, de traiter ces questions» au niveau des délégués permanents pour soumettre aux chefs d'Etat «des projets de décisions et des recommandations pertinentes, pratiques et constructives aux ministres des Affaires étrangères lors de leur réunion préparatoire au Sommet arabe». La ligne directrice du Sommet, ainsi tracée, tant au plan du soutien de la cause palestinienne que sur d'autres points à l'ordre du jour, tous les présents au Centre international de conférences d'Alger, retiennent l'effort de l'Algérie qui a su donner au 31e Sommet arabe une dimension historique certaine. Entre autres expression d'admiration, nous retiendrons la déclaration du secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, qui estime que l'effort de l'Algérie est «louable et digne d'éloges pour lequel nous nous devons, au nom des membres du secrétariat général de la Ligue arabe, d'adresser nos remerciements à l'Etat algérien», de même que «nous tenons à exprimer toute notre gratitude au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour son haut parrainage de ces travaux», a-t-il ajouté.