Les tensions et les crispations qui ont émaillé les relations diplomatiques entre l'Algérie et la France, ces dernières années, semblent un vieux souvenir. Entre Alger et Paris, c'est la lune de miel. Pour preuve, le chassé-croisé diplomatique attendu. Après la visite de travail du président Emmanuel Macron à Alger, suivie de celle de la Première ministre, Elisabeth Borne, d'autres visites sont au programme et cela de part et d'autre. En effet, lors de la signature du communiqué conjoint ayant sanctionne les travaux de la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (Cihn), les deux parties ont élaboré, dans cette perspective, un échéancier resserré de visites dans les deux pays au niveau politique et technique. Un échéancier qui devrait être entamé avant la fin de l'année en cours pour mettre en application le partenariat renouvelé signé le 27 août à Alger, par les présidents Abdelmadjid Tebboune et son homologue Emmanuel Macron. Dans une vidéo mise en ligne, l'ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, a affirmé que «l'année à venir verra une grande dynamique dans les relations entre les deux pays, concrétisée par un certain nombre de visites de hauts responsables français en Algérie». L'objectif est «de concrétiser les accords et ententes convenus lors de la visite du Président français et de sa Première ministre». Dans cet ordre d'idées, le diplomate français a annoncé la visite du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à Alger, avant la fin de l'année. Pour rappel, Sébastien Lecornu, colonel de la Gendarmerie nationale dans la réserve, faisait partie de la délégation ministérielle ayant accompagné le président Macron. À l'occasion, Sébastien Lecornu, accompagné de Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées, avait été reçu en audience par le général d'armée, Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'ANP. Une audience ayant permis un échange, de manière franche et pragmatique, des points de vue sur les sujets d'actualité, ainsi que les dossiers représentant un intérêt commun aux deux parties. Des dossiers ayant «évolué davantage au cours de ces dernières années, et ce, au regard de l'expansion de la menace terroriste en Afrique en général et dans l'espace sahélo-saharien en particulier» avait souligné Saïd Chanegriha. De son côté, Sébastien Lecornu a mis en avant «le rôle important et pivot de l'Algérie dans la région», soulignant qu'il est prêt à promouvoir la coopération militaire bilatérale à son niveau escompté. Un rôle appelé à être renforcé avec la relance du Cemoc (Comité des états-majors opérationnel conjoint), à l'issue des travaux de la session extraordinaire, tenue, au début du mois en cours, au niveau du Cercle national de l'armée à Beni Messous. La visite à Alger de Sébastien Lecornu intervient également dans le sillage de la réunion des responsables des services de sécurité des deux pays, tenue à Alger, et présidée par les présidents Tebboune et Macron. Une première depuis l'Indépendance nationale, à laquelle avaient pris part le général d'armée Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'ANP, le directeur général de la lutte contre la subversion, le directeur général de la sécurité intérieure (Dgsi) et le directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure (Dgdse), et du côté français, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le chef d'état-major des armées, le général d'armée Thierry Burkhard, et le directeur général de la sécurité extérieure. Cette visite devrait être suivie par celle d' Olivier Becht, ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger. Une visite programmée pour le début de l'année prochaine pour préparer la session du Comité économique mixte algéro-français (Comifa). Entre-temps, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, devrait se rendre à Paris pour s'entretenir avec son homologue Gérald Darmanin.