Une foule a assisté, hier, à Chiraz dans le sud de l'Iran aux funérailles des victimes de l'attentat contre un sanctuaire chiite, criant des slogans contre les «émeutes», allusion aux manifestations déclenchées dans le pays depuis la mort de Mahsa Amini. Cette attaque s'est produite mercredi alors que l'Iran est, depuis six semaines, touchée par une vague de manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par le police des moeurs à Téhéran, une contestation d'une ampleur que le pays n'avait pas connue depuis trois ans. Au moins 15 personnes ont été tuées lors de l'attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) et perpétré dans le mausolée de Shahcheragh, le principal sanctuaire musulman chiite du sud de l'Iran. Le président iranien Ebrahim Raïssi a établi un lien entre l'attaque de Chiraz et les manifestations. Hier matin, des habitants de Chiraz ont rendu un dernier hommage aux victimes de l'attentat, scandant des slogans contre les Etats-Unis, l'entité sioniste et le Royaume-Uni, qui selon eux étaient «derrière les émeutes».»Mort à l'Amérique, au sionisme et au Royaume-Uni», «le peuple révolutionnaire est vigilent et haït l'émeutier», peut-on entendre selon des images diffusées en direct par la télévision d'Etat. La foule suivait un véhicule transportant les cercueils enveloppés dans un drapeau iranien. Lors de la cérémonie, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, le général Hossein Salami, a appelé «un nombre limité des jeunes trompés» par l'ennemi à mettre fin aux «émeutes». «Aujourd'hui est la fin des émeutes, ne descendez plus dans la rue», a-t-il déclaré.