Les cours de l'or noir qui ont atteint des sommets depuis le début du conflit russo-ukrainien, près de 140 dollars pour le Brent dans la nuit du 6 au 7 mars 2022, ont certes reculé depuis, mais ils restent cependant à un niveau relativement élevé. Ce qui satisfait les pays producteurs dont les revenus proviennent essentiellement de leurs exportations en hydrocarbures, dont l'or noir notamment. C'est le cas de l'Algérie dont le baril de pétrole, le Sahara Blend pointait à 100,37 dollars selon les dernières cotations fournies par le site spécialisé «Oilprice». Ce qui en fait le brut le plus cher du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en ce début de mois de novembre. Une performance qui le place de surcroît parmi les matières premières les plus chères au monde. Un niveau qui représente pas moins de 20 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Ce qui augure de recettes fabuleuses pour les caisses du Trésor public. Largement au-dessus des 50 milliards de dollars selon le ministre de l'Energie et des Mines Mohamed Arkak. Mais en dessous probablement du pronostic du Fonds monétaire international. Les recettes engrangées par les exportations du secteur pétro-gazier devraient atteindre 58 milliards de dollars en 2022 (soit 54 milliards d'euros) avait estimé vers mi-2022 l'institution de Bretton Woods. Il n'empêche que leur progression aura été spectaculaire. Les recettes de la compagnie nationale des hydrocarbures, avaient déjà fait un bond spectaculaire de 70% en 2021, comparativement à l'année 2020. Sonatrach avait réussi, en 2021, à réaliser des exportations en hydrocarbures d'une valeur dépassant 34,5 milliards contre 20 milliards de dollars l'année précédente marquée par une chute historique des cours de l'or noir. Le baril de pétrole américain (WTI) a connu la pire journée de son histoire le 20 avril, de cette année-là, en plongeant en territoire négatif à moins 37 dollars. Du jamais-vu. Une année difficile pour les cours de l'or plombés par la pandémie de Covid-19 qui faisait rage à travers la planète, mettant à quai l'économie mondiale paralysant par ricochet la demande mondiale d'or noir et l'activité économique en Chine, seconde puissance de la planète et premier importateur mondial de pétrole. Une année cauchemardesque pour le marché de l'or noir qui a fini par être reboosté par les coupes successives de l'Opep+. Il y a eu d'un côté cette baisse historique de la production de l'Opep et de ses partenaires, dont la Russie, qui ont décidé, le 9 avril 2020, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix, puis le conflit russo-ukrainien qui les a propulsés à des niveaux tout aussi inattendus qu'exceptionnels. Qu'en est -il actuellement? Les prix du pétrole s'affichaient en légère baisse, hier, en cours d'échanges, mais pratiquement à l'équilibre. À 15h30 le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, pour livraison en janvier 2023 se négociait à 98,54 dollars. Soit 0,03 dollar que la séance précédente. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en décembre, cédait pour sa part 0,01 dollar à 92,60 dollars. Qu'est-ce qui cloche? Les deux références mondiales du brut se négociaient en légère baisse lundi (Hier, Ndlr), «les investisseurs digérant (le fait que) les spéculations de la semaine dernière sur un assouplissement de la politique zéro Covid de la Chine» n'aient pas donné suite, relève Stephen Innes, analyste chez Spi. D'autres facteurs contrebalancent cette thèse. Le pétrole bénéficie cependant toujours d'un «large soutien» à l'approche de l'entrée en vigueur de l'embargo de l'Union européenne sur le brut russe début décembre, rappelle Stephen Innes qui affine son analyse. Le G7 entend également finaliser «dans les semaines à venir» son mécanisme de plafonnement du prix du pétrole russe, sur lequel il travaille depuis plus de quatre mois, ont annoncé vendredi dernier les ministres des Affaires étrangères des sept pays (hormis la Chine et l'Inde) les plus puissants du monde. Le baril n'a pas encore dit son dernier mot...