La tendance du marché était aiguillonnée par le conflit armé russo-ukrainien, la perturbation des exportations russes de pétrole, en particulier. Elle a fini par balancer du côté de la menace qui pèse sur la consommation mondiale de l'or noir, provoquée par la recrudescence de la pandémie de Covid-19 en Chine. Celle qui frappe Shangai, notamment. Il faut savoir que les confinements dans la capitale économique chinoise enlèvent environ un million de barils de brut par jour à la demande mondiale. Il faut rappeler, en effet, qu'un confinement strict a été imposé à la capitale économique chinoise, de 25 millions d'habitants, qui affronte sa pire flambée de Covid-19 depuis 2 ans. Un blocage qui ralentit la demande de pétrole dans l'Empire du Milieu, premier importateur mondial de brut, qui donnait l'impression d'être levé avant que la situation ne présente des signes inquiétants. Alors que la quasi-totalité des 25 millions d'habitants de Shanghai est confinée depuis début avril, les investisseurs redoutent qu'un scénario similaire s'applique à Pékin, où le nombre de cas détectés augmente, fait-on remarquer. Les commentaires des experts vont bon train. «Comme la Chine est la deuxième économie mondiale, cette situation a un effet direct sur le marché des matières premières», indique Walid Koudmani, analyste chez XTB. «Comme la Chine est la deuxième économie mondiale, cette situation a un effet direct sur le marché des matières premières», a-t-il souligné. «Ces confinements chinois sont un coup dur pour la demande mondiale, il faut noter que la Chine est le premier importateur mondial de brut», renchérit Han Tan, analyste chez Exinity. C'est un cocktail toxique pour la demande d'or noir quand la Chine ralentit alors que les Etats-Unis augmentent leurs taux, ajoute à son tour Stephen Innes, analyste chez SPI AM. Les cours de l'or noir ont été effectivement incontestablement impactés ce qui subit clairement la pression des commentaires du président de la Fed, Banque centrale des Etats-Unis. Jerome Powell, président du Conseil des gouverneurs de la FED, qui i a semblé très belliciste dans une conférence au FMI, a annoncé qu'une hausse des taux directeurs de 50 points de base «était sur la table» pour la réunion qui se tiendra le mois prochain. «Certains craignent qu'une hausse des taux de 50 points de base ne soit la première d'une longue série et puisse ralentir l'économie et la demande de pétrole», a indiqué Phil Flynn de Price futures Group. Une déclaration qui intervient dans le sillage de statistiques qui confirment la déprime de la consommation des produits pétroliers dans l'Empire céleste. La demande chinoise de certains types de carburants (essence, diesel et kérosène pour l'aviation) a déjà reculé de 20% en avril 2022 par rapport à un an plus tôt, rapporte l'agence Bloomberg en citant des sources au ministère de l'Energie chinois. «Et au même moment, les perturbations de l'approvisionnement sont amoindries», ajoute Carsten Fritsch, analyste chez le second groupe bancaire allemand, Commerzbank. La production a notamment repris en Libye sur des sites qui avaient été perturbés par des blocages, affirme le ministre de l'Energie aux agences financières. C'est dans ce magma d'indicateurs nocifs que les prix du pétrole ont débuté la semaine par un plongeon. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, référence du pétrole algérien, s'échangeait à 101, 52 dollars vers 13h35. Soit 4,63 dollars de moins que la séance précédente. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, référence du pétrole algérien, s'échangeait à 102, 27 dollars vers 11h25. Soit 11 cents de plus que la séance précédente. Le baril de West Texas (WTI) américain pour livraison en mai s'enfonçait pour sa part sous les 100 dollars à 98, 28 dollars, cédant au passage 26 cents. «Ceci dit, les prix du pétrole ont peu de chance de baisser beaucoup plus alors que la production russe continue de diminuer», estime l'analyste de Commerzbank Carsten Fritsch. L'Union européenne prépare des «sanctions intelligentes» contre les importations de pétrole russe, a rapporté, hier, le quotidien britannique The Times. Le baril n'a certainement pas fini de rebondir...