Les recettes des exportations de l'Algérie seront conséquentes en 2022. C'est pratiquement certain avec des cours de l'or noir qui ont atteint des sommets depuis le début du conflit armé russo-ukrainien, le 24 février dernier. Le pétrole algérien n'a pas été en reste. Le baril de Sahara Blend a flambé, affichant plus de 125 dollars au début du mois de juin. Ce qui en a fait un des bruts les plus chers du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Un record qui l'a placé de surcroît parmi les matières premières les plus chères au monde. La donne semble vouloir changer. Les cours de l'or noir ont baissé pavillon et le terrain semble encore miné pour une envolée des prix du pétrole qui évoluent à un niveau qui n'est pas, cependant, pour déplaire pour les pays producteurs, les membres de l'Opep+, à l'instar de l'Algérie. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, affichait 104,40 dollars hier, à 13h45 soit 1,20 dollar de plus que la séance précédente. Un niveau qui représente près de 60 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 45 dollars. Ce qui augure d'une situation financière relativement confortable pour l'Algérie. La question reste de savoir à combien se chiffrera t-elle. Les pronostics divergent. Ils annoncent un écart de 8 milliards de dollars. Enorme! Soit plus de la facture alimentaire de l'Algérie en 2020. La compagnie nationale des hydrocarbures a estimé à 50 milliards de dollars les recettes engrangées par ses exportations pétro-gazières en 2022 alors que selon les prévisions du FMI, elles devraient atteindre 58 milliards de dollars. Les recettes des exportations algériennes en hydrocarbures devraient atteindre les 50 milliards de dollars vers la fin 2022, avait annoncé le 23 juin 2022 depuis Oran, le P-DG du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. Les recettes engrangées par les exportations du secteur pétro-gazier devraient atteindre 58 milliards de dollars en 2022 (soit 54 milliards d'euros) selon les prévisions du Fonds monétaire international, répercutées par le quotidien français Le Monde quelques jours auparavant. Dans les deux cas de figure, de toutes les façons, cela dépasserait de loin même les revenus attendus par l'Algérie de son secteur pétro-gazier. Il faut rappeler, en effet, que le gouvernement table sur des exportations d'hydrocarbures de l'ordre de 27,9 milliards de dollars (contre 32,4 milliards de dollars en 2021), dans le cadre de la loi de finances 2022. Des objectifs qui seront donc de très loin dépassés. Une situation confortée par des indices macro-économiques positifs indéniables: une balance commerciale certainement excédentaire après avoir atteint un déficit d'un niveau record (-10,72 milliards) durant le premier trimestre 2015, la poursuite de la réduction de la facture des importations qui a été ramenée autour des 30 milliards de dollars alors qu'elle représentait quelque 60 milliards de dollars en 2014, l'augmentation des exportations hors hydrocarbures qui ont plus que doublé (5 milliards de dollars, la préservation des réserves de change... Parmi les répercussions significatives de cette fabuleuse embellie des prix de l'or noir, sur la situation financière du pays, il faut noter celui de la préservation de ce bas de laine de plus de 44 milliards de dollars qui devrait être davantage consolidé. L'Algérie affiche de surcroît des signes évidents de résilience qui lui permettent de confirmer son statut de 3ème économie de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et de locomotive du Maghreb. Elle fait encore mieux que certains pays industrialisés. Le PIB de la zone euro ne devrait plus croître que de 2,8% en 2022, selon les prévisions économiques publiées le 19 avril par le FMI. Plusieurs grands pays comme l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni devraient enregistrer une croissance très faible, voire négative, durant deux trimestres consécutifs cette année, ont souligné les experts du Fonds monétaire international. Les projections de croissance de l'économie algérienne pour l'année 2022 ont été révisées à la hausse par l'institution de Bretton Woods, à 2,4% au lieu de 1,9%. Et si l'Algérie venait à toucher le jackpot cela serait la cerise sur le gâteau...