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«Une enfance difficile n'empêche pas la réussite»
Mohamed Saïd Idiri, écrivain, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 09 - 11 - 2022

L'Expression: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Mohammed Saïd Idiri: Je suis né à Tikobain à Adouar El Mas, dans la daïra de Ouaguenoun, wilaya de Tizi Ouzou. Je suis commissaire aux comptes à la retraite. Je suis diplômé en finances et comptabilité, titulaire d'un master en administration des affaires (MBA) obtenu auprès de l'université du Québec à Montréal (Uqam).
À partir de quel moment il y a eu le déclic et que vous avez décidé d'écrire ce livre?
La décision d'écrire mon livre a été prise depuis bien longtemps, mais mes occupations socioprofessionnelles ne m'ont pas permis de trouver le temps nécessaire à la rédaction. L'idée m'est venue lors du confinement de la pandémie de Covid-19, j'ai pris l'initiative et le soin d'écrire mon histoire compte tenu de mon parcours que je considère comme atypique.
S'agit-il d'une autobiographie à 100% ou bien les faits racontés dans votre livre sont romancés tout en étant largement inspirés de votre vie?
Oui, il s'agit bien de mon autobiographie personnelle qui repose sur des faits réels, vrais et vécus. Il me semble qu'on ne peut pas raconter son vécu à travers des récits inventés ou romancés.
Votre enfance a été marquée par une première déchirure, celle du décès du père, il y a eu, ensuite, la séparation avec votre mère, lequel des deux événements a été le plus traumatisant pour vous?
En effet mon enfance a été marquée par le décès de mon père alors, je n'avais que 4 ans d'âge d'ailleurs, je n'ai aucun souvenir de lui malheureusement. Par la suite, il y a la séparation avec ma mère dans le contexte de la guerre d'Algérie, je venais d'avoir à peine 8 ans.
Pouvez-vous parler brièvement de ce détail important dans votre livre?
Un jour blafard de bonne heure, on nous embarque moi et ma petite soeur âgée de 4 ans dans une Jeep militaire de transport de troupe escortés par des militaires à une destination inconnue. Au terme d'une demi-journée de route, nous arrivâmes au lieu-dit. Le Grand remblai, aujourd'hui Levdhahi, il y avait une école au bord de la route. Point de chute du parcours. On nous déposa là comme des sacs en attente de la suite de notre destination finale. À la sortie des élèves de l'école, un élève s'approche de nous et nous demande de le suivre pour finalement nous accompagner au domicile de mon oncle Saïd le demi-frère de mon père qui vit à Tazmalt, après une journée harassante que je découvre pour la première fois, loin de notre lieu de départ et de ma mère, à savoir le village d'Azra situé du côté de la ville de Tigzirt- sur- mer. Voilà donc l'événement qui m'a traumatisé le plus. À partir de cet instant, je devins orphelin de père et de mère.
Vous racontez, avec des détails édifiants, des événements remontant à votre plus tendre enfance, vous en souvenez-vous encore ou bien avez-vous eu recours à la récolte de témoignages de personnes de votre entourage qui étaient des adultes à l'époque?
Les détails des événements que je raconte dans mon livre sont des faits qui m'ont marqué et que j'ai vécus.
En aucun cas, je n'ai fait appel à des proches pour leurs témoignages pour quelque motif que ce soit.
Bien que votre enfance ait été très douloureuse, quand vous avez atterri à l'école, vous étiez un très bon élève, comment expliquez-vous le fait que le contexte très défavorable n'a pas déteint sur votre scolarité?
Ma scolarité s'est arrêtée juste à la fin du cycle primaire, je devais aider aux travaux de la ferme de mon oncle. Mon oncle me fait savoir qu'il n'avait pas les moyens de m'assurer la continuité de ma scolarité. Après avoir quitté la ferme quelques années plus tard, j'ai exercé une foule de petits métiers détaillés dans mon livre, ensuite j'ai entrepris des cours de comptabilité en cours du soir avec assiduité en alternance une fois installé à la ville d'Alger. Après avoir obtenu tous mes certificats d'aptitude et probatoire, j'ai bénéficié de formations de longue durée pendant presque 12 années.
Ce livre est-il une auto-psychanalyse pour vous?
En effet, le livre est une auto-psychanalyse pour moi. On peut l'exprimer ainsi!
Après l'écriture de ce livre, avez-vous senti que le poids laissé par votre enfance s'est allégé, ne serait-ce que légèrement?
L'écriture de mon livre n'est pas uniquement un soulagement pour moi, mais également un exemple. Je voulais à travers mon livre inscrire mon histoire noir sur blanc et la transmettre à mes enfants, mes proches et aux générations présentes et futures. Je ne pouvais pas raconter de vive voix à mes enfants, ma famille ou autres tout ce que j'ai enduré et subi. Ils penseraient que je suis en train de fabuler.
Quels sont les aspects positifs que l'on peut tirer des situations les plus difficiles, comme par exemple une enfance tourmentée, le fait d'être orphelin et abandonné par tous ses proches dès le bas âge?
Les aspects positifs qu'on peut tirer sont nombreux; d'abord celui de ne compter que sur soi-même et d'affronter toutes les situations, bonnes ou mauvaises qui se posent devant vous. Avoir la capacité de résilience afin de faire face à tous ces chocs que vous subissez. Enfin, la persévérance m'a permis de rebondir. Moi qui suis parti de rien, je dirais de moins que rien, j'ai lutté avec une volonté farouche en ne dormant que deux à trois heures par nuit pour enfin retrouver le chemin du succès et de la réussite.
Quel est le message que vous voudriez transmettre à vos lecteurs à travers votre livre et votre vie, plus particulièrement votre enfance?
Le message que je voudrai passer à mes lecteurs c'est que lorsqu'on est orphelin, ce n'est pas un choix personnel, c'est d'abord la destinée. Il faut l'accepter et faire avec. À travers mon histoire, après avoir vécu une enfance houleuse et une jeunesse empêtrée dans tous les rouages d'un engrenage qui broie tout espoir, grâce aux efforts que j'ai fournis durant des décennies, j'ai réussi à surmonter toutes les épreuves pour gravir tous les échelons de l'ascension sociale et professionnelle. Ce qu'il faut retenir: le travail paie mais, il faut avoir beaucoup de patience et s'adonner à beaucoup de labeur!
Peut-on savoir quels sont les auteurs et les livres qui vous ont le plus marqué, voire qui vous ont inspiré l'écriture de votre livre?
Les auteurs qui m'ont inspiré sont principalement Victor Hugo à travers le livre Les Misérables (la pauvre fille Cosette) et Mouloud Feraoun (Le fils du pauvre).
Après l'écriture de ce livre racontant votre vie, estimez-vous que vous n'avez plus rien à dire de plus ou bien...?
Tant que la personne est en vie, il y a toujours des choses utiles à dire et à faire bien évidemment en s'inspirant de son expérience et de celle des autres. Cependant, il faut avoir de l'endurance. A.M.


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