La Gendarmerie nationale a procédé au cours des derniers mois à des saisies de quantités record de Prégabaline, un médicament générique de Lyrica, puissant antiépileptique, également prescrit pour le traitement de douleurs neuropathiques et certaines formes de l'anxiété chez l'adulte. La Prégabaline est toutefois détournée de son usage médical et devient un produit très prisé dans les milieux de la toxicomanie et de la drogue, où, elle est désignée par «Saroukh». Cette drogue du pauvre, terriblement addictive, est une aubaine que saisissent les trafiquants de tous acabits et en quête de gain facile. La wilaya d'El Oued est concernée, au premier chef, par ce trafic inédit. En effet, le tracé frontalier d'El Oued, notamment avec la Libye, favorise une activité criminelle entretenue par les contrebandiers qui convoient la Prégabaline au milieu d'autres produits comme le tabac, les smartphones...Les enjeux financiers de ce commerce illicite sont colossaux. Ainsi, une capsule de Prégabaline est introduite sur le sol national pour à peine 150 DA pour être ensuite vendue au nord du pays à 600 DA ou à 800 DA, voire à 1200 DA, l'unité. Les gendarmes du Groupement territorial de la Gendarmerie nationale d'El Oued, à El Hamraïa, ont mis la main au cours des derniers mois sur d'importantes quantités de Prégabaline, équivalents à cent trente quatre milliards (134) milliards. Ce qui renseigne sur l'ampleur de ce trafic qui fait des ravages chez les jeunes. Comme pour tout psychotrope, la Prébagaline qui agit sur le système nerveux central peut conduire à la dépendance psychologique, la dépendance physique et la toxicomanie, dont le corollaire est la criminalité. L'on signale que «le phénomène Prégabaline» est exclusif à l'Algérie, car n'ayant pas son pareil ailleurs. L'on indique par ailleurs que les quantités de Prégabaline appréhendées par la Gendarmerie nationale dans cette partie du territoire national sont en hausse cette année, grâce notamment aux moyens mis à disposition par le commandement de la Gendarmerie nationale, relevant de la 4e Région militaire. La Prégabaline n'est pas encore classée parmi les produits stupéfiants, aussi, sa vente au marché noir est qualifiée par la loi de «vente non autorisée de produits pharmaceutiques». Toutefois, les juges accordent aux gendarmes, à la suite des arrestations auxquelles ils procèdent, un généreux temps de garde à vue des suspects, et ce pour les besoins de l'enquête dont la finalité consiste à démanteler les réseaux de trafiquants, où, l'argent sale règne en maître, pour acheter les complicités et les petites mains du trafic. À El Oued, la Gendarmerie nationale a gagné ces derniers mois, et grâce à un énorme travail de proximité et de professionnalisme, beaucoup de terrain dans sa lutte contre les stupéfiants. Ces remarquables efforts, allègent considérablement la pression sur les autres unités de la Gendarmerie nationale qui traquent, plus au nord, les dealers. Ces derniers étant particulièrement actifs dans le triangle El Oued, Ghardaïa et Laghouat, et recourent à moult stratagèmes pour transporter les plaquettes de Prégabaline. Ils utilisent le plus souvent des véhicules touristiques dont ils bourrent les compartiments cachés, notamment celles des portes, du coffre...de plaquettes de Prébagaline. Leurs tentatives d'acheminement de cette substance sont souvent mises en échec par les hommes en uniforme qui les cueillent aux postes de contrôle routiers. Ce fut le cas récemment sur l'axe Ouargla-Alger, le long de la nationale 1, lorsque, et agissant sur renseignements et suite à des investigations, les gendarmes relevant du Groupement de Gendarmerie nationale de Ghardaïa ont intercepté 16740 capsules de Prégabaline.