Il n'y aura pas d'alliance électorale dans l'Alliance présidentielle, lors des prochaines législatives. «Nous marcherons quand même et je foulerai le pavé et je tiendrai le micro dans ma main», lance-t-il avec le geste comme pour prouver à l'assistance sa détermination à marcher quel que soit le voeu du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Boudjerra Soltani suppose que le refus de lever l'état d'urgence est à l'origine de l'empêchement des manifestations dans les rues. «La décision d'instaurer l'état d'urgence était politique, par conséquent, sa levée ne peut être que politique», tente-t-il d'expliquer. Venu faire le point sur la dernière session du conseil consultatif, le président du MSP s'est retrouvé dans un imbroglio, de par la nature des questions soulevées par la presse. Le bureau d'Alger du MSP a tenté une marche, jeudi dernier, mais la police est intervenue pour disperser la foule et renvoyer tout le monde à la maison. Il élabore alors une stratégie avec le FLN et le PT pour marcher de nouveau. On ne sait si cela va aboutir. Les deux premiers sont pourtant au gouvernement. Soltani ne trouve pas les mots pour expliquer cette situation. De l'intérieur du pouvoir, il ne sait ce que pense le pouvoir qui a, cependant, eu «des positions dignes», à savoir l'envoi d'aide au Liban et la position exprimée au sein de la Ligue arabe, selon ses dires. Mais il faut tout de même marcher pour montrer au monde de quoi est capable le pays du «un million et demi de martyrs». Le madjliss echoura du MSP n'a pas discuté que du Liban. La révision de la Constitution a été naturellement étudiée. Le MSP est partant maisattend le texte pour juger sur pièce. Lorsqu'on lui pose la question du mandat du président , il s'en tient à la même réponse: «Je n'ai pas encore vu le texte». Le MSP a, visiblement, beaucoup insisté sur les listes communes (en partenariat) avec les deux autres partis de l'Alliance. Son président prend son courage à deux mains pour dire: «Il n'y aura pas de listes communes mais les alliances avec d'autres parties peuvent se faire» au niveau local, certainement. Néanmoins, l'Alliance qu'il préside se porte bien dans «les objectifs» qui lui ont été assignés.Pêle-mêle, des questions sont posées. «Le Rotary Club est agréé, il peut activer dans le cadre de la loi mais s'il s'adonne à l'espionnage ou autre chose...». Il cite une autre association de même type. Les détenus de Guantanamo seront bientôt relâchés. «Nous avons fait la demande à Rumsfeld quand il est venu à Alger. Vous savez comment réagissent les Américains. Quand personne ne demande certains prisonniers, ils les relâchent. Nous attendons leur relaxe». Soltani rappelle ses antécédentes revendications en rapport avec le «front contre le truquage des élections», la levée de l'état d'urgence, l'ouverture de l'audiovisuel, etc...Mais les prochaines législatives constituent une véritable préoccupation. Il laisse le loisir aux journalistes de juger sur pièce quand les urnes «auront dit leur mot librement et dans la transparence».