Le Conseil du renouveau économique algérien Crea, mène depuis quelques mois une offensive croissante sur le terrain de la prospection économique et commerciale à l'extérieur des frontières algériennes. Depuis la tenue de la rencontre internationale sur l'investissement à Alger et la rencontre avec le président de la république, le Crea multiplie les sorties et les rencontres à travers le territoire national et à l'étranger. Investi d'une mission nationale, le syndicat patronal de Kamel Moula ne se cache pas de vouloir contribuer, efficacement, à cette perspective d'atteindre la barre des 10 milliards de dollars en exportations hors hydrocarbures. À cet effet, Moula devait confier sur les colonnes de la presse nationale, que «pour pouvoir y arriver, il faut mettre en place tout un mécanisme d'accompagnement... Nous n'avions pas d'organisme d'accompagnement qui facilite l'acte d'investir. Aujourd'hui, il y a l'Agence algérienne de promotion de l'investissement qui va accompagner les investisseurs et qui va booster l'acte d'investir», a-t-il confié annonçant l'élaboration d'une série de propositions et de recommandations (une centaine) pour attirer les investissements directs étrangers IDE. C'est ce qui semble motiver ces déplacements à l'étranger et cette multiplication des rencontres avec les responsables et les investisseurs étrangers, ainsi que les organisations patronales étrangères. Dernière sortie en date, la France. À l'issue d'une séance de travail avec le ministre du Commerce extérieur et de la Polarisation dans le gouvernement français, Olivier Becht, il y a quelques jours à peine, Moula a confié que «les opportunités d'exportation des produits algériens hors hydrocarbures vers la France» ont été au centre des discussions avec le ministre français. Ambitieux et optimiste, le patron du Crea qui a séjourné en France, il y a quelques jours, à la tête d'une importante délégation d'hommes d'affaires algériens, en vue de prospecter les opportunités d'affaires dans l'Hexagone, affiche la couleur. Parallèlement à cela, le Crea a signé un mémorandum d'entente, conjointement avec le Medef, à l'issue d'une rencontre de travail et de concertation dans la capitale française. Le patron du dernier-né des organisations patronales algériennes, animé par une conviction que les produits algériens «sont plus compétitifs et peuvent trouver une place sur le marché européen», part à la conquête du marché français. Les pourparlers avec les patrons français ont passé en revue «le développement des opportunités d'exportation pour la production nationale, en dehors du domaine des hydrocarbures». Des perspectives prometteuses semblent se dresser à l'horizon, notamment pour ce qui est de la pétrochimie, du commerce, l'agroalimentaire et d'autres filières comme le pharmaceutique et l'automobile, etc... Il convient de rappeler que les fameuses co-localisations et la coproduction ont été remises au goût du jour, étant dit que les entreprises françaises, prises sous l'étau des effets pervers du conflit en Ukraine et des répercussions négatives des sanctions contre la Russie, vivent sous l'effet d'une asphyxie économique sans précédent. «On va identifier les entreprises de part et d'autre et mettre sur pied des missions en Algérie et les accompagner vers un investissement productif», a déclaré Kamel Moula. Avec les représentants de la communauté nationale à l'étranger, le chef du Crea a tenu une rencontre, à l'issue de laquelle une feuille de route a été tracée, «pour mutualiser les compétences et les talents au service du développement», estimant que «l'année 2023 sera celle de la mobilisation de tous les talents et de toutes les compétences nationales à l'intérieur comme à l'extérieur du pays». Comme animé par une volonté de transcender les lenteurs et les rouages contraignants, le Crea part à la reconquête de ces espaces négligés ou abandonnés. À l'échelle de l'Afrique, au Sénégal il signera un accord de partenariat avec le Mouvement des Entreprises Sénégalaises (Meds). Un accord qui pourrait donner vie aux orientations du président Tebboune, quant à exporter le surplus de production pharmaceutique nationale. Avec les Tunisiens et d'autres pays africains des contacts sont en cours pour prospecter les marchés et les opportunités conjointement. Moula devait confier au Sénégal qu'il faut «encourager le développement économique dans le continent africain et partant la participation au développement social des deux peuples». Au forum économique du Global Diwan sur la «sécurité bleue et verte» (sécurité environnementale, alimentaire et énergétique), tenu au Centre Universitaire Méditerranéen de Nice, le Crea a également peaufiné sa stratégie. Avec les organisations patronales italiennes également le Crea a tenu des séances de travail conjointes, autour de volets de coopération divers. Le Crea fort de son capital relationnel et de sa démarche pragmatique, en ce sens qu'il entretient un capital de sympathie appréciable auprès des différents responsables ministériels, compte donner suite à ses engagements sur le terrain de la réalité.