Le retour à la stabilité politique et le passage au vert des principaux indicateurs économiques ont fait que plusieurs voix se sont élevées pour demander au président de la République de se prononcer pour un deuxième mandat, pour la stabilité et la prospérité de l'Algérie, la réforme de son économie et son retour dans le concert des nations. Interpellé à ce sujet lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée jeudi soir sur les chaînes de télévision et stations de Radio nationales, le chef de l'Etat n'a pas éludé la question. En réponse à la question relative à ce qui est «rapporté par certains médias, selon lesquels il prétendrait à un deuxième mandat», le président Tebboune a affirmé qu'il «était encore trop tôt d'évoquer un deuxième mandat à la magistrature suprême» et que «sa préoccupation consiste en l'achèvement de la concrétisation de ses engagements». Au moins ça a le mérite d'être clair. «Je n'ai aucune réponse et je n'y pense même pas. Nous sommes à deux ou trois mois au-delà de la mi-mandat et c'est plus que trop tôt d'en parler», a affirmé le président Tebboune. Dans cet ordre d'idées, il a assuré que «l'essentiel, c'est qu'il reste encore deux années pour terminer et concrétiser mes engagements et c'est au peuple de juger par la suite» précisant que «chaque chose viendra en son temps». Selon le chef de l'Etat, l'urgence réside dans le souci d'opérer «les réformes promises au peuple algérien» à la vitesse qu'il juge nécessaires pour «changer la situation», reconnaissant que le rythme avec lequel il avance peut parfois dépasser certains départements ministériels qui prennent du temps pour s'adapter. Dans ce contexte, il a révélé que «des changements sont là et nous ambitionnons d'en opérer plus, car la nouvelle Algérie n'est pas uniquement liée au président de la République, ni au changement de quelques personnes ou gouvernements, mais plutôt à un changement des mentalités pour être en harmonie avec l'idée d'édification». Aussi, a-t-il tenu à réaffirmer que sa plus «grande préoccupation actuellement était de parachever, durant les deux années restant de son mandat présidentiel, la concrétisation des 54 engagements pris devant le peuple». Des engagements devant permettre à la classe la classe politique et la société civile de contrôler le rythme des réalisations. Passant en revue les réalisations de ces trois dernières années, le chef de l'Etat a cité la Constitution qui a «changé beaucoup de choses», à l'instar de la moralisation de la vie publique et la valorisation du rôle du mouvement associatif et de la jeunesse, soutenant que cette démarche avait permis au «train qui pendant 30 ans était à la dérive de revenir sur la bonne voie». Concernant l'évaluation de ces réalisations, il a préféré «laisser le citoyen et ceux qui ont contribué à opérer les grands changements que nous avions souhaités, en juger d'eux-mêmes». Abordant certaines propositions relatives à des mesures de grâce au profit des auteurs de dilapidation et de détournement des deniers publics, le président Tebboune a rejeté cette idée qui s'oppose aux principes «de la morale et de la loi».