Deux agences postales dévalisées en plein jour en Kabylie après une période d'accalmie. Les supputations vont bon train mais l'enquête déclenchée ne veut ignorer aucune piste même si celle des éléments du Gspc est plus probable. Les attaques contre les agences postales de Djemaâ-Saharidj et de Taka N'ath Yahia, dans la région d'Aïn El Hammam sont, depuis avant-hier, le sujet de conversation dans les djemaâs et les villages de Kabylie. La simultanéité de ces hold-up et le fait que les postiers ont été surpris par des individus portant des dossards de la police dans le cas de la poste de Djemaâ Saharidj, et le fait que les assaillants semblaient être au courant de la présence de fonds dans l'agence postale de Taka N'ath Yahia dans la région d'Aïn Hammam conforte la thèse qu'il y a eu complicité. En effet, avant-hier, des individus armés de kalachnikovs et portant des dossards de la police se sont présentés au bureau de poste de Djemaâ-Saharidj. Entrant par la porte de service grâce à de fausses cartes de police, les agresseurs, au nombre de six selon des sources, ont immédiatement exigé sous la menace de leurs armes, la remise des fonds entreposés dans le bureau, soit environ 150 millions de centimes, avant de quitter les lieux devant les citoyens qui pensaient avoir affaire à des policiers. Ce n'est qu'après leur départ que les employés des postes ont mis en action l'alerte reliée directement aux services de police de la localité. Immédiatement, sur place, le maire et la police n'ont pu que constater le hold-up. Quelques minutes plus tard, c'est au tour de l'agence postale de Taka N'ath Yahia, près d'Aïn El Hammam d'être la cible d'un groupe de terroristes, eux aussi, armés de kalachnikovs et dont le nombre a été estimé à environ une dizaine de personnes. Là aussi, et sous la menace de leurs armes, les terroristes se sont fait remettre les fonds entreposés dans l'agence postale, soit soixante millions de centimes. Le groupe d'agresseurs a ensuite pris la fuite à bord d'un véhicule subtilisé quelque temps auparavant à un citoyen du côté du lieudit Tissirt N'Cheikh près de Taka. Les agresseurs ont été remarqués lorsqu'ils ont traversé à grande vitesse Mekla pour rejoindre la RN12, semble-t-il. Aussitôt alertés, les services de police, appuyés par les éléments de l'ANP, ont déclenché une opération de recherche dans le périmètre incluant aussi bien Taka que Djemaâ-Saharidj Les hauteurs et les maquis de ces régions sont passés au peigne fin.Selon des sources, l'enquête ouverte après coup, semble n'ignorer aucune piste. Quoique les méthodes et l'armement utilisés laissent penser à un coup de main des éléments du Gspc. Pour beaucoup d'observateurs, les terroristes ont signé leur crime car ils ont agi à visage découvert et ont aussi utilisé des kalachnikovs. D'autres affirment qu'il y a eu nécessairement jonction avec le grand banditisme. Car, selon eux, si les armes, les hommes et les méthodes peuvent être fournis par le Gspc, les renseignements et les plans le sont obligatoirement par des complices. Evidemment, à ce stade de l'enquête, personne n'est encore en mesure d'affirmer quoi que ce soit. Tout ce que l'on peut faire et dire, ne sont que supputations.