Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a déclaré en marge des travaux de la 10e session du Conseil national consultatif, que le 8e congrès se tiendra les 16 et 17 mars prochains. Il n'a pas voulu développer davantage par rapport à ce thème qui constitue la première préoccupation de la base militante du mouvement islamiste. Le président sortant du MSP, Makri en l'occurrence, a essayé d'éluder le débat autour de ce rendez-vous «important» pour un nombre important de militants et de cadres de ce parti dont la démarche et la conception sont quasiment différentes sur les plans politique et doctrinal par rapport à celles adoptées et développées durant ses deux mandats. Ce dernier a utilisé un langage qui exige qu'il soit décrypté au sein du MSP et de sa base militante. Il a souligné que «le 8e congrès accorde la priorité aux idées et aux programmes». Que voulait-il dire en faisant allusion aux idées et aux programmes? S'agit-il d'un message codé à l'adresse de ses rivaux, qui veulent en découdre avec le courant de Makri au sein du parti? Ce qui est sûr, c'est que la bataille a bel et bien commencé pour la «succession» de Makri au poste de président du MSP. Cette «guerre» est en train de prendre la forme de regroupements entre ceux qui veulent en finir avec la ligne politique de l'actuel président et de son courant qui veut se représenter encore, à travers un candidat pro-Makri dont l'opposition tous azimuts est vue autrement par ceux qui veulent reprendre l'attitude qui a tant prévalu pendant plus d'une vingtaine d'années, depuis la création de ce parti par Mahfoud Nahnah, à savoir la ligne qui soutenait l'idée de la participation au gouvernement. Ce qu'il faut savoir, c'est que le Conseil national consultatif en termes de structures, dont le règlement intérieur du parti lui confère des prérogatives, même si le bureau exécutif a également des «privilèges» importants dans la prise des décisions stratégiques au sein du MSP. C'est pourquoi l'enjeu se manifeste d'une manière aussi sérieuse et délicate au sein de ce mouvement, quant à la candidature des cadres du parti au poste de président, avec l'idée qui se veut comme un message fort en rapport avec les instances dans lesquelles se trouvent lesdits candidats. Abdemadjid Menasra, un des fondateurs du MSP et ancien président du Front du changement, après la crise qui a frappé de plein fouet le MSP, est l'un des candidats potentiels à ce poste, en remplacement de Abderrezak Makri. Mais le candidat que personne n'attendait et qui pourrait se lancer dans la joute électorale pour le poste de président, c'est bien le président du Conseil national consultatif du MSP, à savoir Abdelkader Semari. Ce cadre du MSP a de l'aura au niveau de la base militante et auprès de beaucoup de cadres du parti et des membres de la direction. Il fait le consensus au milieu de l'ensemble des structures du parti. Quant au courant d'Aboudjerra Soltani, il y a Abderrahmane Saïdi qui veut porter la voix des «participationnistes» en sa qualité de candidat au poste de président du parti. La bataille se focalisera cette fois-ci entre les partisans de Abdelkader Semari dans la circonstance et Abderrahmane Saïdi, le représentant de l'aile qui a, de tous temps, depuis la création du MSP, soutenu la voie de la participation aux institutions de l'Etat en général et au gouvernement en particulier. Le courant du président sortant, Abderrezak Makri, ne saura faire face à une bataille dont les deux «adversaires» sont déterminés à rompre avec l'approche qui rejette la participation et qui développe une opposition stérile, selon les défenseurs de l'option de la participation. Makri n'a pas le droit de se représenter encore une fois, le règlement intérieur du parti reconnaissant un mandat renouvelable une seule fois. C'est dire que même son courant risque de disparaître définitivement du parti. L'expérience du MSP sous la mandature de Makri n'a pas été reluisante, selon les courants qui s'opposent à la ligne politique du président sortant. C'est pourquoi les candidats potentiels au poste de président n'hésiteront pas à clamer haut et fort que l'opposition ne signifie pas qu'il faut rejeter d'emblée la participation.