Il est la première personnalité algérienne à se rendre à la frontière sud du Liban. Consciente de la situation douloureuse qui prévaut depuis quinze jours au Liban, la société civile algérienne continue de s'organiser. Pour concrétiser cette solidarité agissante, syndicats, organisations nationales et classe politique se sont mobilisés, dès le premier jour du conflit. Dans ce cadre, le secrétaire général de l´Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd, première personnalité à se déplacer au Liban, s'est rendu récemment plus exactement au village El Masnâa, frontalier avec l'état hébreu, à la tête d'une délégation des syndicats maghrébins Ustma. Il était accompagné de Hacène Djemam, secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats arabes et de Abdeslam Djerad, secrétaire général de l´Union générale des travailleurs tunisiens (Ugtt). Une remise de dons émanant des syndicats arabes et composés essentiellement de médicaments, de denrées alimentaires et divers lots de vêtements, literie et autres produits d'urgence, a eu lieu à l'occasion de cette visite effectuée pour suivre l'évolution sur place de la situation au Liban, précise le communiqué de la Centrale syndicale. Dans ce document, l´Ugta a exprimé «soutien et solidarité» avec le peuple libanais, soulignant que l´agression israélienne «touche le Liban dans sa souveraineté, son intégrité territoriale et l´unité de son peuple». Le syndicat algérien a, par ailleurs, relevé la perte de «plusieurs vies humaines dont plus d´un tiers sont des enfants» depuis le début de l´agression israélienne qui a plongé toute la société libanaise dans «une détresse absolue». La Confédération internationale des syndicats libres (Cisl) et la Confédération mondiale du travail (CMT) ont exprimé, pour leur part, un fort sentiment de révulsion «face au nombre croissant sans cesse de pertes de vies humaines innocentes», résultant de l'escalade de l'agression d'Israël contre la société civile du Liban. Les infrastructures civiles de ce pays qui se relève à peine d'une guerre civile dévastatrice, ne sont point épargnées par ces attaques, privant ainsi le pays de ses sources de richesse et de vie et plongeant son peuple dans une détresse innommable. Dans le pays du Cèdre, le dynamisme économique n'est pas freiné pour autant. Pour preuve, les Chambres de commerce du Nord et du Liban-Sud constituent des cellules d'urgence pour faire face à la crise. Après celles de Beyrouth et de Zahlé, la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Tripoli et du Nord a mis sur pied une cellule de crise pour proposer des aides dans différents domaines. Il s'agit de relier entre eux les établissements privés ayant besoin d'aide et les organismes concernés par les situations d'urgence, d'assurer les services logistiques, de mettre à la disposition des importateurs des dépôts situés hors des zones douanières pour stocker les marchandises. Enfin, la cellule devrait proposer des services et des facilités aux adhérents des Chambres de commerce libanaises. De son côté, la Chambre de commerce de Saïda et du Sud a fait de même. Sa cellule de crise est chargée de suivre les développements sur le terrain et d'évaluer les premières pertes, en vue de réaliser un recensement global des dégâts résultant des bombardements israéliens. De son côté, l'agresseur, qui a estimé qu'il a obtenu à la conférence de Rome «un feu vert» pour poursuivre et intensifier ses frappes au Liban, a décidé d'accentuer ses raids aériens et de mobiliser de nouvelles unités de réservistes, face au défi présenté par la résistance du Hezbollah à l'offensive terrestre au Liban-Sud. Le président US, George W.Bush s'est dit de son côté, troublé par les destructions au Liban.