Ramtane Lamamra a reçu mardi le représentant spécial du SG de l'ONU pour la Libye et chef de la MANUL, le diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily, et il s'est entretenu, hier, avec le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell. Cette intense activité a permis au ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger d'avoir des entretiens approfondis avec les deux parties sur les questions bilatérales ainsi que les enjeux concernant la situation dans la région sahélo-sahélienne où les défis ne manquent pas. En recevant, mardi à Alger, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, en visite de travail de deux jours en Algérie, Lamamra a abordé les derniers développements dans le pays voisin ainsi que les efforts déployés, dans le cadre de la mission onusienne et des bons offices des pays voisins de la Libye, pour réunir les conditions objectives d'une sortie de crise rapide à laquelle aspire le peuple libyen, sans exclusive aucune. Il est convenu que les prochaines échéances électorales demeurent «le seul et unique moyen de consacrer la volonté du peuple libyen de choisir ses gouvernants et d'unifier ses institutions nationales». Lamamra a, en outre, réaffirmé, durant cette rencontre qui intervient au lendemain de la réunion consultative des ministres arabes des AE à Tripoli, «le soutien de l'Algérie aux efforts de l'ONU et sa disponibilité à mettre son expertise à la disposition des frères libyens, notamment en ce qui concerne la concrétisation de la réconciliation nationale et l'organisation des élections». Abdoulaye Bathily n'a pas manqué, pour sa part, de saisir cette opportunité pour saluer la contribution positive de l'Algérie en faveur du processus de règlement politique en Libye et sa solidarité permanente avec ce pays frère et voisin, mettant fortement l'accent sur son intérêt particulier pour la coordination avec les pays voisins en vue d'accélérer le processus de règlement pacifique de la crise. À cet égard, il a exhorté la communauté internationale à redoubler d'efforts en vue d'appuyer le processus onusien en cours, seul à même de stabiliser la Libye et de permettre une solution inclusive et définitive à partir des élections générales qui doivent se tenir au plus tôt. «L'Algérie s'est engagée depuis toujours pour mettre fin à la crise (en Libye) et, aujourd'hui, je suis venu pour demander ses avis et ses suggestions sur la manière dont on peut conjuguer les efforts avec les Nations unies et d'autres acteurs internationaux», a affirmé Bathily à la presse, au sortir de la rencontre avec Ramtane Lamamra, tout en remerciant «le gouvernement et le peuple algériens pour les efforts déployés de manière désintéressée pour mettre fin à la crise libyenne». Les deux parties sont convaincues de la nécessité pour tous les Libyens de contribuer à la réussite du processus qui permettra au Maghreb de se doter d'institutions, légitimes et démocratiques à la mesure des aspirations de tous les peuples de la région. Hier, Ramtane Lamamra a également eu un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie et vice-président de la Commission européenne, l'Espagnol Josep Borrell, «à l'initiative de ce dernier». Les discussions ont tourné autour des perspectives de relance de la coopération et du partenariat algéro-européen à partir d'une dynamique nouvelle qui prendrait en compte l'exigence d'une «instauration de relations équilibrées et mutuellement avantageuses». Il va sans dire que certains sujets de première importance ont sans doute été discutés, compte tenu des défis qui se posent actuellement à la partie ouest du Maghreb où les surenchères sont loin d'être dépassées ainsi que sur les questions prioritaires des approvisionnements énergétiques. C'est la thématique globale des questions d'intérêt commun «à l'échelle régionale» qui auront servi de toile de fond aux discussions entre Lamamra et Borrell, notamment la crise dans la région sahélo-saharienne et moyen-orientale.