Depuis le déclenchement de la guerre, l'Algérie a accueilli 80 familles réfugiées. Les bombardements israéliens se poursuivent au Liban. Les routes sont coupées. Les ponts détruits. Les aides alimentaires et sanitaires internationales n'arrivent plus aux familles victimes de l'agression israélienne. Ces familles continuent de vivre le calvaire. La majorité d'entre elles ont préféré fuir vers d'autres pays arabes, tandis que d'autres ont regagné leur pays d'origine. Depuis que l'ambassade d'Algérie au Liban a fait appel à ses ressortissants de rejoindre l'Algérie, plus de 80 familles sont déjà arrivées à l'aéroport de Boufarik. L'Expression a rendu visite à quelques familles se trouvant à Diar Errahma de Birkhadem, à Alger. Ces dernières racontent le drame. Accompagné de sa femme Mounira Kheir Eddinne Yahiaoui, 40 ans (d'origine libanaise) et de ses deux enfants Salah Eddinne (12 ans) et Zine El Abidine (6 ans), le père Yahiaoui Saïd, 40 ans (ses grands-parents sont d'origine algérienne), ne trouve pas les mots pour décrire la souffrance et le malheur que vivent ses concitoyens au Liban. D'une voix crispée et un visage triste, Saïd se souvient. «Malgré les précédentes guerres que nous avons vécues, je pense que le Liban vit la guerre la plus meurtrière de son histoire. Nous assistons à une destruction massive et sans limite», déclare-t-il. De son côté Mounira souligne que les conditions dans lesquelles se trouve le peuple libanais sont plus que critiques. «A cause des multiples canonnades israéliennes, les familles sont éparpillées. Les routes sont coupées. Les ponts sont détruits. Les maisons sont transformées en ruines. Les familles meurent de faim. Les magasins, qui n'ont pas été touchés, ont baissé rideau. Il y a lieu d'ajouter le manque d'assistance sanitaire. C'est le grand calvaire. Bref, l'armée israélienne tue les civils qu'ils soient petits ou grands, homme ou femmes», indique l'épouse de Saïd, les larmes aux yeux. Devant cette situation de guerre, cette famille a pris la décision de se réfugier en Algérie. «Rester au Liban , c'est risquer notre vie. Après avoir constaté que la situation s'aggravait de plus en plus, j'ai pris attache avec l'ambassade d'Algérie au Liban pour venir m'installer avec ma famille dans mon pays d'origine.» Ayant pris conscience que l'armée israélienne rase tout sur son passage, Mme Mounira Yahiaoui appelle l'opinion internationale à trouver en urgence une solution. «Que la société civile fasse un geste pour sauver ces centaines de victimes qui tombent sous les balles de l'ennemi», et d'ajouter: «Je n'attends absolument rien des Etats arabes. Ils ne peuvent ou ne veulent rien faire. Je demande seulement au Hezbollah de libérer les deux prisonniers de guerre israéliens afin que notre pays retrouve la paix». Enfin, ces familles réfugiées se sont montrées très reconnaissantes envers le gouvernement algérien et son peuple pour sa solidarité avec le Liban. «Je tiens à remercier le peuple algérien et surtout le président Bouteflika pour le soutien qu'ils nous ont apporté.»