L'eurodéputé belge Marc Tarabella a été inculpé notamment pour «corruption», puis placé en détention provisoire, hier, en fin de matinée, dans l'enquête sur des soupçons d'ingérence du royaume du Maroc dans les décisions du Parlement européen, a annoncé le parquet fédéral. L'élu socialiste de 59 ans a été écroué après son inculpation pour «corruption», «blanchiment d'argent» et «participation à une organisation criminelle», a précisé, dans une déclaration aux médias, Eric van der Sijpt, porte-parole du parquet fédéral. Trois autres personnes dont l'eurodéputée grecque Eva Kaili sont déjà incarcérées dans ce scandale qui a éclaté le 9 décembre et entraîné une vague d'interpellations à Bruxelles. Les deux autres sont le compagnon de cette dernière, l'assistant parlementaire Francesco Giorgi, et l'ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, lui aussi italien. Ce jour-là, les enquêteurs belges ont mis la main sur environ 1,5 million d'euros en argent liquide dans des sacs ou des valises découvertes notamment aux domiciles bruxellois de Mme Kaili et de Pier Antonio Panzeri. Ce dernier, ancien eurodéputé italien, suspect clé du dossier, a reconnu en janvier avoir orchestré cette fraude. Il a conclu un accord avec l'accusation prévoyant une peine de prison limitée à un an ferme en échange de déclarations précises sur la fraude et les personnes impliquées. Selon la presse belge, Panzeri a mis en cause Tarabella devant les enquêteurs en décembre, peu après son interpellation. Il a affirmé lui avoir versé «entre 120 000 et 140 000 euros» en plusieurs fois pour son aide dans les dossiers liés ingérences marocaines dans différentes affaires liées à la coopération entre l'UE et le Maroc. Coopération qui portait, surtout, sur les produits provenant illégalement du Sahara occidental ainsi que sur la gestion des migrants, au niveau des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Marc Tarabella a nié toute malversation, et réclamé de pouvoir être entendu pour s'expliquer. La justice belge a dû attendre la fin de la procédure de levée d'immunité au Parlement, le 2 février, pour envisager toute mesure coercitive. Dans la même enquête, un autre eurodéputé socialiste, l'Italien Andrea Cozzolino, également privé de son immunité le 2 février, a été arrêté vendredi en Italie en vertu d'une mandat d'arrêt international, a confirmé samedi M. Van der Sijpt aux médias. La justice belge attend désormais son extradition. L'eurodéputé belge Marc Tarabella, privé il y a huit jours de son immunité parlementaire, a été interpellé par la police vendredi matin dans l'enquête de la justice belge sur des soupçons de corruption au sein de l'institution parlementaire européenne, sise à Strasbourg, affaire dans laquelle est fortement impliqué le royaume marocain. L'élu socialiste de 59 ans, domicilié dans la région de Liège (est), avait été emmené pour être entendu dans les locaux de la police judiciaire fédérale à Bruxelles, selon un porte-parole du parquet fédéral. À l'issue de cette garde à vue, qui ne peut excéder 48 heures, il vient donc d'être présenté au juge d'instruction chargé de l'enquête qui a décidé de sa mise sous mandat de dépôt. Parallèlement à l'interpellation, plusieurs bureaux de la mairie d'Anthisnes (est) -où Tarabella est bourgmestre- ont été perquisitionnés, a précisé le parquet fédéral. Une autre perquisition a également ciblé «un coffre bancaire situé à Liège» lui appartenant. Un autre élu du Parlement européen, l'Italien Andrea Cozzolino, est dans le collimateur du juge chargé de l'enquête. Son immunité parlementaire a été levée en même temps que celle de Tarabella, le 2 février, par un vote en plénière de la seule institution élue de l'UE. Ce jour-là, à Bruxelles, Marc Tarabella avait lui-même voté la levée de son immunité, se disant prêt à répondre aux questions des enquêteurs..