Il avait déjà occupé auparavant le poste de premier secrétaire à l'ambassade de France en Algérie entre 1978 et 1981. Le gouvernement algérien vient de donner son agrément à M.Bernard Bajolet, comme nouvel ambassadeur de France en Algérie, en remplacement de M.Hubert Colin de Verdière. Tout comme son homologue américain, Robert S.Ford, pour qui le gouvernement algérien a donné en avril dernier, son agrément à sa nomination en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des Etats-Unis d'Amérique auprès de la République algérienne, le nouveau représentant du quai d'Orsay à Alger était en poste à Baghdad. Enarque (promotion Léon Blum, 1975) le successeur de M.de Verdière, Bernard Bajolet a été nommé en septembre 2005, chef de la section des intérêts français en Irak, et est un habitué des missions délicates. En poste à Baghdad, il a joué un rôle déterminant dans la libération des journalistes français, Christian Chesnot, Georges Malbrunot et Aubenas. Par ailleurs, le choix porté par le quai d'Orsay sur M.Bajolet n'est pas fortuit. Son profil lui permet de s'adapter à la société algérienne. D'autant plus que ce diplomate rompu aux missions difficiles n'est pas un profane de l'Algérie, puisqu'il avait déjà occupé auparavant le poste de premier secrétaire à l'ambassade de France en Algérie, avant d'être attaché auprès de Jean-François Poncet, alors ministre des Affaires étrangères entre 1978 et 1981. C'était à l'époque de l'ex-président de la République Chadli Bendjedid. Il se rendra ensuite en Italie, puis en Syrie, comme conseiller après une année sabbatique à l'université de Harvard, avant de devenir directeur-adjoint pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Il en avait alors profité pour apprendre la langue arabe. Ce qui lui sera utile en Jordanie, où il a été en poste durant quatre ans. A noter qu'avant d'être nommé ambassadeur de France en Irak, M.Bajolet a passé quatre ans en Bosnie. Le nouvel ambassadeur de France en Algérie aura du pain sur la planche, notamment dans les domaines économique et politique. Le gel du traité d'amitié entre les deuxpays, en raison du refus de la France de demander pardon, un préalable posé par le chef de l'Etat avant toute reprise des discussions, constituera l'un des premiers tests de M.Bajolet. Au chapitre économique, il s'agit d'amener les hommes d'affaires français à investir en Algérie, sachant que ces derniers font montre de réticences pour s'installer en Algérie. D'ailleurs, cette timidité a fait que les Etats-Unis sont devenus au cours de ces deux dernières années le premier partenaire commercial de l'Algérie, avec un volume d'échanges avoisinant les 10 milliards de dollars. Il convient de rendre hommage à M.Hubert Colin de Verdière, qui, contrairement aux responsables du gouvernement français avait eu le courage de briser un tabou, en déclarant en date du 27 février, devant plus de 400 étudiants de l'université Ferhat Abbas, que les massacres du 8 mai 1945, sont «une tragédie inexcusable». En Ferhat Abbas il y voyait "un adversaire" de la France, "mais un adversaire respecté". Des déclarations qui lui ont d'ailleurs valu respect et considération auprès du peuple algérien. En sera-t-il de même pour M.Bajolet.