La situation en Libye était au menu, hier, d'une séance d'information publique suivie de consultations à huis clos, au Conseil de sécurité de l'ONU. Le Représentant spécial du secrétaire général pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, a présenté les derniers développements politiques, sécuritaires et humanitaires dans le pays. Lors de la réunion, M. Bathily devait informer les membres du Conseil de ses efforts en Libye pour faciliter un accord sur une nouvelle feuille de route pour les élections nationales, en menant, ces dernières semaines, des consultations à l'intérieur et l'extérieur du pays. Les membres du Conseil ont salué les efforts de M. Bathily pour favoriser un consensus sur une base constitutionnelle pour les élections. Fin janvier dernier, M. Bathily, a appelé la communauté internationale à renforcer davantage son soutien au peuple libyen, afin de sortir de la crise qu'il traverse, appelant «toutes les parties internationales, y compris les pays voisins de la Libye, à unir leur parole et à renforcer leur soutien à la Libye afin d'aider le pays à sortir de cette crise prolongée». Le responsable onusien avait indiqué que «les Libyens ont la volonté de dépasser la crise», soulignant, dans le même contexte, que la réunion consultative des ministres arabes des Affaires étrangères, tenue à Tripoli, «est l'expression de la solidarité des pays arabes avec le peuple libyen et leur soutien à celui-ci dans ses efforts pour construire un avenir meilleur». Il a en outre fait état de plus de 2,8 millions de Libyens, qui se sont inscrits sur les listes électorales, il y a plus d'un an, «ce qui indique la volonté et la détermination des Libyens à choisir leurs représentants, à restaurer la légitimité de leurs institutions et à ouvrir la voie à la stabilité à travers un processus politique démocratique». À ce sujet, M.Bathily a appelé, «toutes les parties libyennes à travailler ensemble pour trouver des moyens de surmonter leurs différents afin que la Libye puisse - une fois de plus - jouer son rôle de premier plan en tant que pays afro-arabe, en tant que partie du Bassin méditerranéen et en tant que membre actif de la famille des Nations unies». L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye a ainsi déclaré qu'il avait l'intention de former «un comité libyen de haut niveau», afin d'activer le processus électoral et de permettre la tenue d'élections en 2023 en Libye. M. Bathily a ajouté, dans son exposé au Conseil de sécurité de l'ONU que la tenue d'élections «nécessite un large consensus national qui inclut le soutien et la participation d'un plus large éventail de parties concernées, de personnalités politiques et autres». Il a déclaré que «le comité proposé, basé sur les enseignements tirés des accords précédents, réunirait toutes les parties libyennes concernées pour réaliser des progrès sur la voie électorale». Pour sa part, l'ambassadeur de Libye auprès des Nations unies, Taher Al-Sunni, a demandé d'«orienter tous les efforts et initiatives pour compléter le consensus national autour d'une base constitutionnelle juste et impartiale et de lois électorales inclusives qui donnent la possibilité à chacun de participer dans ce processus». Il a souligné la nécessité de «fixer un calendrier clair et de créer les conditions pour que les élections présidentielle et parlementaires mettent fin à toutes les étapes de transition et évitent les erreurs du passé». Rappelons qu'à l'issue du 36e Sommet de l'Union africaine tenu les 18 et 19 février, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a annoncé que l'organisation régionale accueillera une conférence de réconciliation nationale pour la Libye. La conférence, dont la date n'a pas encore été communiquée, sera présidée par le président du Congo Denis Sassou Nguesso, qui dirige le Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye.