C'est en l'absence d'Ahmed Djeddai, ex-premier secrétaire, que le Front des forces socialistes (FFS), a tenu son conseil national vendredi dernier à Ifri Ouzellaguen. Hormis cette absence inexpliquée, tous les cadres et les élus du FFS étaient présents à cette rencontre, première du genre à Béjaïa. C'est en fait un huis clos pour discuter, évaluer la série des CPE (conférence politique d'évaluation) et préparer la commémoration du 50e anniversaire du congrès de la Soummam. Une préparation qui va bon train puisque plusieurs membres et cadres du parti étaient à pied d'oeuvre depuis quelque temps dans la région mettant au point une série d'activités politiques «éminentes» fêtant la date symbole du congrès de la Soummam. Un programme très vaste comprenant des conférences, des rencontres avec d'anciens moudjahidine et des personnalités politiques, un grand rassemblement et un meeting populaire le 20 août ont été en effet, concocté selon certaines sources très au fait des affaires du parti d'Aït Ahmed dont la présence à Ifri serait à 100% acquise. Même si aucune confirmation n'a été possible hier auprès des cadres du parti, il reste que les intenses préparatifs en témoignent suffisamment. Il n'est pas dans les habitudes du parti de se donner fort pour une célébration lorsque le Zaïm n'est pas annoncé. Les travaux de cette réunion ont été également marqués par le dossier des CPE qui a été passé en revue en présence des premiers secrétaires communaux du parti. Un bilan exhaustif a été dressé sur l'état organique du parti avec en sus, toutes les observations formulées par la base militante sur la gestion du parti et ses structures à plusieurs niveaux. Il ressort de cette évaluation, explique une source partisane, un déficit de communication ce qui a fait ajoutera-t-on que plusieurs rencontres (CPE) ont été annulées ou tenues hors délais. Il est clair que ces rencontres politiques ont permis aussi une remobilisation des militants du parti, nouveaux et anciens ,la présence particulière et importante de jeunes, des associations, syndicalistes et collectifs autonomes. Pour revenir aux festivités du 20 Août 56, le FFS célébrera cette date symbole dans l'esprit du congrès de la Soummam, de la déclaration du 1er Novembre 1954 et du contrat de Rome et compte réunir des énergies démocratiques en relation avec ses «idées fédératrices». Une affirmation d'un responsable bien placé au sein de la formation d'Aït Ahmed. En organisant son conseil national à Ifri Ouzallaguen, le plus vieux parti d'opposition lance un avertissement à ceux qui veulent exploiter cette date à des fins politiciennes, avançait hier un militant qui n'a pas hésité à fustiger le pouvoir qui tenterait, à travers cette date, un retour en Kabylie. Le déplacement probable du président de la République serait, à en croire les opinions diverses, l'unique motivation de l'action politique du FFS ce week- end. Chose que réfutent catégoriquement les militants du FFS qui refusent de tomber dans ce jeu.