Les cours de l'or noir entament une nouvelle semaine aujourd'hui après avoir accusé de fortes pertes la semaine dernière. La faillite de la Silicon Valley, 16ème banque des Etats-Unis a provoqué une crise financière qui ne les a pas épargnés. Le début de semaine a été cauchemardesque pour le marché pétrolier. Après avoir significativement décroché en début de semaine dernière, à 80,77 dollars pour le Brent soit moins de 2,42% que la séance précédente et à 74,80 dollars pour le West Texas Intermediate américain qui a abandonné 2,45% de son côté, les deux références mondiales ont poursuivi leur descente en enfer, pour clôturer la semaine qui s'est achevée le 17 mars à 72,97 dollars pour le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai. Alors que son équivalent américain, le West Texas Intermediate, terminait à 64,74 dollars. Leur plus bas niveau depuis près de 15 mois, minés par la crise bancaire persistante qui fait redouter un freinage du crédit et de l'économie. En séance, les deux variétés de référence du marché étaient descendues à des niveaux plus vus depuis décembre 2021. Le WTI s'est contracté de près de 13% en une semaine. Le Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, a reculé de près de 15 dollars depuis le 20 janvier. Il faut savoir que les cours de l'or noir ont également évolué en dents de scie en 2022 avec comme particularité d'avoir affiché des reculs notoires. C'est le cas du baril de Brent qui, après avoir frôlé les 140 dollars le 7 mars 2022, non loin de son record absolu de juillet 2008 où il avait dépassé les 147 dollars, tourne aujourd'hui autour de72 dollars. «Les cours sont lestés par les turbulences bancaires, qui ne se calment pas, et des craintes de voir le resserrement monétaire de la Fed (banque centrale américaine) faire déraper l'économie américaine», a indiqué, dans une note, Edward Moya, analyste d'Oanda. «Et si l'économie ralentit, la demande va chuter» a souligné Mark Waggoner, d'Excel Futures. Depuis le début du choc qui a frappé les banques américaines, il y a une semaine, l'or noir, souvent considéré comme un indicateur avancé de l'économie, fait partie des actifs les plus touchés, fait-on remarquer. Des inquiétudes qui entrainent un florilège de commentaires. «Ce décrochage est excessif et entraîné par des intérêts spéculatifs, pour l'essentiel», estiment les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. «Rien n'a changé sur le plan des fondamentaux du marché, mais c'est quand même le sauve-qui-peut», a commenté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report. Les opérateurs «s'inquiètent d'une nouvelle panique bancaire. On connaît la chanson. Par le passé, ça a mené à des récessions marquées et c'est une source d'inquiétude en ce moment.» a-t-il ajouté. «Le durcissement des conditions financières pèse sur les prix du brut et entraîne des vente qui pourraient pousser les cours au bas de la fourchette dans laquelle ils évoluaient récemment», a signalé, dans une note, Daniel Ghali, de TD Securities. L'année 2023 s'annonçait sous de meilleurs auspices. Le marché pétrolier devrait rester globalement équilibré à court terme, mais la hausse de la demande dans le sillage de la réouverture complète de la Chine, combinée à une faible élasticité de l'offre, pourrait faire grimper les prix au second semestre 2023. Nous prévoyons que le pétrole brut atteindra 115 dollars le baril à la fin de 2023, avait écrit Jean-Pierre Durante, économiste chez Pictet & Cie sur le site d'Allnews, première plateforme financière digitale suisse en langue française. Est-ce que la situation est compromise? Qu'en pensent les experts? Les cours sont proches de leur plancher. La demande va rebondir avec l'arrivée du printemps.