C'est dans une ambiance empreinte de fierté et de reconnaissance de ses positions et de sa lutte pour la libération et le recouvrement de la souveraineté nationale qu'un hommage, à titre posthume, a été rendu, hier, à Alger, au défunt moudjahid et leader politique Sid Ali Abdelhamid. Des membres de sa famille en l'occurrence son fils Riad, ses amis, ses proches, des moudjahidine natifs de la Casbah, étaient réunis, hier, au siège du quotidien El Moudjahid, pour rendre un vibrant hommage à ce «symbole» du militantisme algérien. «Nous allons poser demain une plaque commémorative au n°2, place Amar Ali, à la Basse Casbah d'Alger, où Mohamed Bouchebouba, Hocine Lahouel et Sid Ali Abdelhamid se sont réunis, début mars 1954, pour amorcer la création du CRUA», a annoncé Lounis Aït Aoudia, le président de l'association, Les Amis de la rampe Louni Arezki, (Casbah) en marge de la conférence historique dédiée au défunt. «Un lieu qui était tenu dans l'anonymat», a regretté l'intervenant. Cela avant d'ajouter que «la rencontre d'aujourd'hui (hier), s'inscrit dans la reconstitution de la mémoire d'un passé du Mouvement nationale indépendantiste pour lequel le défunt est une école». Poursuivant, le président de l'association a rappelé que «le défunt a mené un parcours extraordinaire, sa vie durant». «Et Si Abdelhamid est l'un des premiers fondateurs initiateurs, du CRUA qui a été le levain du 1er Novembre 1954», a-t-il ajouté. Né le 26 décembre 1921 à Alger, le regretté a adhéré, tôt, au Mouvement national. Il est le dernier des membres du comité central et du bureau politique du Parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (Mtld) et fut l'un des fondateurs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (Crua). En plus d'être un militant exemplaire, le défunt était un père modèle, a martelé son fils Riad. Celui-ci, approché par nos soins, a appelé «à la nécessité de se pencher sérieusement sur la question de l'écriture de l'histoire». «Il faut rendre à César ce qui appartient à César; donner à nos moudjahidine leur vraie place», a-t-il ajouté. L'historien et archiviste algérien Fouad Soufi est, pour sa part, revenu sur le rôle de l'historien dans l'écriture de l'histoire. «Le rôle est d'essayer de comprendre l'histoire et son écriture est une mission d'une extrême complexité, car il faut critiquer objectivement toutes les sources quelle que soit leur nature, c'est-à-dire faire une analyse qui explique le contenu mais également le contexte dans lequel la source a été produite», a-t-il souligné. «Les archives ouvertes sont celles de l'ennemi qui pour «se gonfler», disait avoir réussi à arrêter le terroriste (moudjahid) le plus important, or il y avait du coté de ce dernier un autre qui était plus important, et c'est ce qui a donné lieu à des contradictions et à des exclusions», a-t-il décrypté. «C'est ce qui a également, et malheureusement, donné lieu à de fausses interprétations, qui se sont transformées en accusations de traîtrise envers des moudjahidine ayant divulgué «sous la torture» certains secrets, chose qui n'est pas écrite dans les documents de l'armée coloniale», a-t-il tenté d'expliquer davantage. Larbi Yacine, le fils cadet du célèbre chanteur, militant et moudjahid H'sissen, membre de la glorieuse troupe artistique du FLN historique, l'auteur Kaddour M'hamsadji, doyen émérite de la littérature algérienne d'expression francophone et d'autres noms étaient parmi les présents à ladite conférence «historique» dédiée au militant exemplaire. Pour rappel, le défunt mou-djahid avait été, en 2021, honoré à son domicile, où il a été décoré de la médaille de l'Ordre du mérite national au rang de «Achir».