Convergence. L'Algérie et l'Iran ont réaffirmé leur convergence de vues. Aussi bien pour le renforcement de leur coopération bilatérale qu'en ce qui concerne les questions de la géopolitique dans le Moyen-Orient et au-delà, Alger et Téhéran sont sur la même longueur d'onde. C'est ce qui a été confirmé une nouvelle fois lors de la dernière communication qu'a eue avant-hier, le président Tebboune avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi. Les deux Présidents ont passé en revue l'état des relations bilatérales et convenu de les «promouvoir» et de les «renforcer» dans les domaines politique et économique. Il s'agit, dans ce registre, de travailler à hisser la coopération bilatérale au niveau de l'amitié qui caractérise les relations entre les deux pays. Cet objectif a été mis en avant, la semaine dernière, par le nouvel ambassadeur iranien en Algérie lors de la cérémonie de son accréditation. Le diplomate iranien a indiqué avoir affirmé au président de la République «la volonté et l'intérêt» des hauts dirigeants iraniens d'oeuvrer au renforcement et au développement des relations et de la coopération entre les deux pays. Il a ajouté avoir perçu chez le chef de l'Etat «un grand intérêt» pour le développement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération entre les deux pays sur tous les plans. Sur un autre registre, la question palestinienne a pris une place importante dans l'échange téléphonique entre Tebboune et Raïssi. Un intérêt qui est en phase avec la position de l'Algérie et de l'Iran sur la question palestinienne. Les deux pays ont toujours exprimé leur soutien au combat du peuple palestinien. C'est ce qui a été réitéré par Tebboune et Raïssi en abordant dans leur communication la situation actuelle dans l'Etat de Palestine occupé. Surtout au vu des «exactions et des agressions, notamment en Cisjordanie», et à la «profanation de la mosquée d'El Aqsa», commises la semaine dernière par l'armée de l'occupation sioniste. Les deux parties ont considéré à ce titre qu'il s'agit d'une «provocation flagrante» à l'égard d'un milliard et demi de musulmans en ce mois sacré. Par ailleurs et signe d'une amitié solide entre Alger et Téhéran, les deux Présidents ont donné leur accord pour échanger les visites à l'avenir, selon le communiqué de la Présidence. En attendant que les deux parties se fixent les futures échéances de partenariats et l'agenda des visites des chefs d'Etat, l'on peut cependant présumer que la future réunion restreinte des membres du Mouvement des non-alignés prévue l'été prochain à Alger, constituera une étape utile pour les deux pays. Il s'agira, selon toute vraisemblance, pour les deux parties de coordonner leurs efforts diplomatiques et de renforcer les rangs des non-alignés. D'autant plus que cela intervient dans un contexte mondial riche en rebondissements dans les relations internationales, notamment à travers le rapprochement irano-saoudien. Mais aussi à travers l'ampleur que prend le bloc des Brics (Brésil- Russie-Inde-Chine et Afrique du Sud)dont l'esprit et les objectifs sont ceux du Mouvement des non-alignés, il y a plus de 50 ans. Aujourd'hui, ce bloc ambitionne, sans le dire, à réduire l'hégémonie des puissances occidentales. Militant pour un nouvel ordre économique mondial depuis les années 60, les pays du Mouvement des non-alignés semblent trouver des points de convergence avec les objectifs du nouveau bloc économique. Une convergence que partagent l'Algérie et l'Iran.