Rien de nouveau sous le ciel de l'Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévoit que la demande mondiale de pétrole va augmenter de 2,3 millions de barils par jour en 2023 par rapport à l'année dernière pour atteindre 101,9 millions de barils en moyenne, selon le dernier rapport mensuel du cartel. Ce qui corrobore ses statistiques du mois dernier. À quelques correctifs près. Le cartel a en effet revu en légère hausse les pays hors Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques) dont les membres sont pour la plupart développés. L'Ocde a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (Cece) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) qui a existé de 1948 à 1961. La hausse de la demande de pétrole des pays en dehors de l'Ocde, devrait augmenter de 2,2 millions de barils par jour (mb/jour) en 2023 (contre +2,1 mb/j en mars), notent les rédacteurs du document de l'Opep rendu public le 13 avril. Une hausse qui sera essentiellement tirée par la Chine second consommateur mondial d'or noir et l'Inde qui consommait plus de 5 millions de barils par jour, avant la pandémie de coronavirus, ce qui la plaçait au troisième rang, derrière les Etats-Unis et la Chine. Ce léger ajustement s'explique «en raison d'améliorations meilleures que prévu de l'activité économique en Chine après l'abandon de sa politique zéro Covid-19, ainsi que de nouvelles améliorations attendues au Moyen-Orient, en Amérique latine et dans les autres pays d'Europe non membres de l'Ocde», soulignent les experts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. À l'inverse, la demande de l'Ode a été revue à la baisse, et n'augmentera que d'un peu plus de 0,1 mb/j (contre une hausse de 0,2 mb/jour prévue en mars pour 2023) en moyenne par rapport à l'année dernière, tenant compte notamment d'une «baisse anticipée de l'activité économique» dans les Amériques et l'Europe de l'Ocde, poursuivent-ils. La demande mondiale de pétrole devrait atteindre en moyenne 101,9 millions de barils par jour en 2023, un record, malgré des perspectives économiques incertaines, notent-ils. Il faut rappeler que l'Opep révise ses prévisions d'offre et de la demande de pétrole régulièrement chaque mois. La dynamique de croissance du second semestre 2022 devrait se poursuivre au 1er semestre 2023», souligne par ailleurs l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui note que «l'économie mondiale continuera de faire face à des défis tels qu'une inflation élevée, des taux d'intérêt plus élevés, en particulier dans la zone euro et aux Etats-Unis, et des niveaux d'endettement élevés dans de nombreuses régions.». Les dernières statistiques de l'Opep, quasiment inchangées par rapport à son dernier rapport publié mi-mars font apparaître que la demande mondiale totale de pétrole s'est établie en moyenne à 99,6 millions de barils par jour l'an dernier en 2022. Un constat qui a très probablement conduit l'Organisation et ses partenaires l'Opep+ à procéder vingt-quatre heures avant la tenue de la 48e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (Jmmc) le 3 avril dernier à une réduction de sa production de 1,66 million de barils par jour qui seront retranchés du marché à partir du mois de mai. L'Algérie avait ouvert le bal, annonçant qu'elle procèdera à une réduction volontaire, de sa production, de 48000 barils par jour, de mai à fin 2023, en coordination avec certains pays membres de l'Opep et non membres de l'Opep.