Les prix du pétrole demeurent volatiles et instables. Ils ont encore stagné, hier, à 86 dollars, perturbés par les craintes de récession du côté des pays consommateurs et le resserrement de l'offre dans les mois à venir. Dans son dernier rapport du mois de mars, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a prévu une hausse de la demande de pétrole de 2,3 millions de baril par jour par rapport à 2022. «La demande mondiale de pétrole va augmenter de 2,3 millions de barils par jour en 2023 par rapport à l'année dernière pour atteindre 101,9 millions de barils en moyenne», maintenant ainsi ses prévisions du mois écoulé. Quant à l'offre, elle devrait se resserrer davantage avec les coupes récentes annoncées par le groupe informel Opep+ qui a décidé de réduire sa production dès le début du mois de mai, et ce, pour toute l'année en cours de 1,6 million bj, portant ainsi le volume global des réductions approuvées par l'alliance à plus de 3 Mbj, en plus de la baisse volontaire de 500.000 bj annoncée par la Russie, il y a deux mois. Cette décision, comme nous l'avions souligné auparavant, a eu un effet limité sur les cours du pétrole en raison, entre autres, de la nouvelle stratégie énergétique adoptée par les pays consommateurs, notamment européens qui investissent de plus en plus dans l'énergie verte. Cependant, il faut s'attendre à une hausse de la demande du côté chinois et même américain. Concernant la demande pétrole des pays en dehors de l'Ocde, l'Opep prévoit «une augmentation légère de 2,2 Mbj en 2023, essentiellement tirée par la Chine et l'Inde», expliquant cet ajustement, «les améliorations meilleures que prévu de l'activité économique en Chine après l'abandon de sa politique zéro Covid-19, ainsi que de nouvelles améliorations attendues au Moyen-Orient, en Amérique latine et dans les autres pays d'Europe non-membres de l'Ocde». Du côté de l'Ocde, le cartel table sur une baisse de la demande de l'or noir qui, précise-t-il dans son rapport, «n'augmentera que d'un peu plus de 0,1 mbj, en moyenne en mars pour 2023, par rapport à l'année dernière». Ce léger repli s'explique par «une baisse anticipée de l'activité économique dans les Amériques et l'Europe de l'Ocde». En conclusion, l'Opep estime que malgré un contexte économique incertain «la demande mondiale de pétrole devrait atteindre en moyenne 101,9 millions de barils par jour en 2023, un record», assurant que «la dynamique de croissance du second semestre 2022 devrait se poursuivre au 1er semestre 2023», ce qui devrait, en effet, accélérer la hausse de la demande et par conséquent, des cours de pétrole sur le marché. Le FMI, quant à lui, prévoit une légère «baisse de la croissance mondiale pour 2023». La crise bancaire américaine a déséquilibré le système financier mondial et pourrait, selon les économistes de la Banque centrale américaine (Fed), «mener à une récession aux Etats-Unis», selon le site spécialisé, leprixdubaril.com. Une récession qui impacterait l'économie mondiale et surtout l'investissement, mais les cours des matières premières pourraient augmenter, par ailleurs. La demande de pétrole et de cuivre, par exemple, pourrait augmenter davantage. La course au cuivre est lancée.