Avec sa défunte épouse, ils incarnaient tout ce que la ville de Béjaïa a comme couple généreux, moderne et progressiste. «Tonton Boualem» était pour les Béjaouis, ses amis et sa famille un modèle de réussite, un exemple à suivre en matière de savoir-vivre. Issu d'une famille d'opérateurs économiques, il a marqué de son empreinte la vie publique de la ville de Yemma Gouraya en général et footballistique en particulier. Son amour pour le club fétiche de son défunt père Da Abdelkader, l'a amené a donné de son temps, de son argent, de sa santé, de son énergie, pour redonner naissance à la JSMB en 1990. En effet, en 1990, suite à la réforme de la gestion des clubs de football, Il a fait renaître de ses cendres, la mythique équipe de la JSMB disparue en 1977. Depuis, son nom est lié définitivement à son club d'amour suite aux exploits réalisés. Il a pu faire de la JSMB, un modèle de gestion footballistique sur tous les plans. Il l'a hissée au rang des clubs phares de l'Algérie en qualité de doyen des clubs kabyles. Le club qui a longtemps caracolé dans les divisions inférieures, a connu une ascension extraordinaire sous sa présidence en gravissant tous les échelons et les paliers pour atteindre les sommets de la 1ère ligue du Championnat national de football. Mieux, la JSMB remportera pour la première fois de son histoire la coupe d'Algérie en 2008 et a raté le doublé la même année et à plusieurs reprises l'occasion de finir champion d'Algérie. Une consécration qui a propulsé le club sur la scène continentale en ayant des participations plus qu'honorables aux compétitions africaines. En qualité de manager d'entreprise, d'opérateur économique, il a été d'un apport considérable à la phase de transformation de la JSMB en club professionnel, puisqu'il a été désigné comme club pilote du professionnalisme en Algérie, grâce au savoir-faire et à la bonne gestion des affaires du club de son président. Président intéressant et désintéressé, il a décliné à plusieurs reprises des postes de responsabilité à la Ligue de football professionnel et au sein du Bureau fédéral. Il était un président exemplaire, un gentleman hors pair, et un fin diplomate en matière de gestion des affaires de son club. Il a géré la rivalité MOB-JSMB avec beaucoup de finesse et de classe même s'il a toujours eu l'intention de damer le pion à son frère ennemi. À la rivalité naissante avec la JSK en Ligue 1, Boualem Tiab a su à chaque fois désamorcer la bombe à retardement tout en défendant bec et ongles les intérêts de son club. Traînant une longue et pénible maladie, son état de santé s'est aggravé davantage depuis la perte tragique de son épouse Arlette et la disparition de ses proches frères, Zahir et Saddek. Malgré sa lourde maladie, il a accompli ses missions dignement à la tête du club et au sein de l'entreprise familiale. Même s'il avait songé à quitter le club à maintes reprises pour des raisons de santé, il revenait à chaque fois sur sa décision par amour à son club fétiche. Sa lourde maladie a fini par avoir raison de lui. Repose en paix Tonton Boualem. Béjaïa ne t'oubliera jamais.