Le secteur aérien reste largement sous-développé en Afrique et en devient préoccupant. L'Algérie et l'Afrique du Sud comptent très prochainement ouvrir une ligne aérienne reliant directement les deux pays. C'est du moins ce qu'a laissé entendre l'ambassadeur d'Afrique du Sud, M.Super R.Moloi. «L'ouverture de cette ligne aérienne est un point sur lequel nous travaillons actuellement. Les discussions sont en cours», a indiqué le diplomate sud-africain. «Avec l'inauguration d'une ligne aérienne, les relations économiques entre les deux pays seront plus importantes», a estimé M.Moloi. La consolidation des relations algéro-sud-africaines reste encore à approfondir à travers notamment la concrétisation des objectifs de partenariat et des accords engagés en ce sens entre les deux pays surtout dans le domaine économique. Le facteur principal qui rend difficile cette coopération reste le transport de même pour tous les pays africains. Le transport aérien africain continue de souffrir des mêmes handicaps : déficits, manque de consolidation, insuffisance de liaisons Est-Ouest, accaparement du marché par les grandes compagnies. Le secteur aérien reste largement sous-développé en Afrique, et en devient préoccupant. Représentant à peine 2% du trafic mondial, la plupart des compagnies africaines sont de petite taille, contrôlées par les gouvernements, lourdement endettées et peu rentables. Près de 70% du trafic aérien africain est, en effet, assuré aujourd'hui par les grandes compagnies occidentales: Air France et KLM, British Airways, SN Brussels, Swiss, Iberia, Lufthansa. Le plus simple pour se rendre d'un pays africain à un autre est -plus que jamais- de passer par l'Europe, notamment par Paris avec Air France. Le manque de liaisons Est-Ouest en Afrique et les coûts prohibitifs des vols actuellement sont parmi les répercussions les plus dures de ces déficits sur les utilisateurs. Aujourd'hui, une douzaine de compagnies africaines seulement se porte bien mais celles-ci doivent aussi affronter les mêmes menaces. La première est celle de la création d'un marché unique européen. La commission de l'Union européenne a entrepris d'approcher les Etats africains individuellement pour réviser les accords bilatéraux signés avec les pays européens, de façon à insérer la notion de cet espace unique européen. Il y a également la menace des alliances. Les principaux grands groupes d'alliance (Star Alliance, SkyTeam, Oneworld) transportent plus de 60% du trafic mondial. Le développement du secteur aérien est pourtant une priorité pour la relance économique de l'Afrique, de son tourisme et de l'intégration régionale. En réalité, aucun homme d'affaires sérieux ne va investir dans certains pays africains où le déplacement en avion pose problème. Il est nécessaire donc de consolider et de créer des compagnies panafricaines. Le besoin d'une nouvelle Air Afrique est en effet toujours réel. Les Etats qui n'ont pas de compagnies devraient conclure des partenariats africains ou donner leurs droits à d'autres compagnies africaines à succès, pour effectuer des vols long-courriers à partir de leur pays. Ces partenariat peuvent prendre la forme du partage de code, d'accords d'achat, de joint-ventures, partenariats stratégiques où de grosses compagnies achètent des actions dans des compagnies africaines.