À la veille de la célébration de la Journée internationale des travailleurs, le FFS a organisé, hier, une conférence-débat autour de la situation sociale, le pouvoir d'achat, les droits des travailleurs et les libertés syndicales. Une pléthore de spécialistes, entre syndicalistes et universitaires, a été conviée pour l'animation du débat. «L'organisation de ce débat traduit notre volonté de cerner ces questions sensibles en opérant un diagnostic des réalités et en identifiant les obstacles...», a affirmé dans son allocution d'ouverture le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS). Youcef Aouchiche a d'emblée fait part de l'importance et la place qu'accorde le parti au principe de la justice sociale. Il a mis en avant ce qu'il a considéré comme «une accélération du niveau de pauvreté, une cherté sans précédent des produits de première nécessité, une rareté de certains produits pourtant subventionnés par l'Etat...». Pour l'orateur, cette «situation sociale complexe» est le résultat de «mauvaises politiques successives» mises en oeuvre, ajoutant que «si les mesures sociales prises sont nécessaires, elles demeurent cependant insuffisantes pour permettre aux citoyens une vie digne». L'effet de ces mesures équivaut à celui des «calmants» devant «la dégradation des indicateurs de l'économie nationale, notamment la hausse du niveau de l'inflation et la dévalorisation de la monnaie nationale», a estimé le chef du FFS. Pour ce dernier, il y a nécessité de mobiliser l'argent de l'Etat pour financer les grands projets structurants, investir dans les secteurs producteurs de richesse, lutter contre le déséquilibre territorial en prenant en considération les spécificités géographiques et économiques de toutes les régions. Aouchiche a évoqué, par la suite, les nouvelles lois visant à encadrer l'activité syndicale et le droit à la grève. Le FFS a regretté que ces textes «soient conçus et approuvés sans le nécessaire débat au sein des composantes de la société. «Nous réitérons notre appel à une révision de ces textes avec l'exigence de débat franc sur ces questions sensibles», a indiqué le même responsable, lequel soutient que la pratique de la politique affirme que «derrière toute action syndical, il y a une motivation politique». «Au lieu de mépriser les syndicats, ou pire d'afficher des velléités de restreindre les libertés syndicales, le pouvoir serait bien avisé d'instaurer et de renforcer le dialogue social pour éviter au pays de potentielles et lourdes fractures sociales», avait affirmé le premier secrétaire du FFS au moment du passage de ces textes par le Parlement. Le premier secrétaire du FFS a plaidé pour le débat contradictoire entre les différentes composantes de la société politique, estimant que «la fermeture» constitue le lit de tous les extrémismes. Le FFS a ainsi mis en garde contre toute fermeture des espaces, ce qui ferait perdre au pays les instances de médiation nécessairement crédibles en mesure de canaliser toute colère des populations susceptible d'être exploitée pour des objectifs contraires à ceux du pays par des partis agissant ici ou de l'étranger. Pour le responsable du FFS, «la stabilité politique et la cohésion sociale et nationale supposent l'existence et le renforcement des médiations politiques et sociales autonomes», ajoutant qu'un Etat «ne peut être fort que par l'existence de contre-pouvoirs et de l'expression libre et la libre organisation de la société». Aouchiche a réitéré, hier, que le projet national auquel a toujours appelé le FFS à travers un contrat historique qui réunit toutes les forces vives du pays est le seul garant pour asseoir l'Etat de droit et des libertés. C'est aussi «le meilleur moyen pour barrer la voie à tous les aventuriers et partisans du nihilisme», a soutenu le responsable du FFS.