Au moment où la direction nationale du FFS, issue du congrès extraordinaire du parti, tenait une réunion du conseil national à huis clos, l'autre direction qui refuse de reconnaître ce congrès a publié un communiqué où elle prend position par rapport à certaines questions politiques. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le FFS avance donc toujours en rangs dispersés, dans une conjoncture marquée par une reprise en main des rapports de force par le pouvoir, qui prépare le référendum de la révision de la Constitution dont la date est fixée au 1er novembre prochain. La direction nationale pilotée par Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle, et Youcef Aouchiche, premier secrétaire national, a ouvert les travaux de la réunion du conseil national, hier vendredi, à Alger, à huis clos. La réunion se poursuit aujourd'hui avec l'adoption des résolutions du conseil national. La réunion d'hier n'a pas été entamée, comme le veut la tradition politique, avec un discours d'ouverture destiné à l'opinion publique. Selon le chargé de communication, plusieurs questions politiques ont été abordées. « Le conseil national aura à traiter de la situation politique du pays, notamment l'entêtement du pouvoir à faire passer sa Constitution en force », nous affirme-t-il, ajoutant que le FFS reste cohérent et rejette cet énième coup de force. Et d'appeler à un compromis et consensus politique et populaire, à travers un processus constituant qui aboutira à l'élection d'une Assemblée constituante souveraine. Notre interlocuteur n'a pas manqué de dénoncer la répression contre les militants et les journalistes et la restriction des libertés publiques. Pendant ce temps, l'autre direction menée par Belkacem Benameur, qui se considère toujours premier secrétaire national du parti et qui occupe le siège national, a rendu public un communiqué dans lequel elle s'est positionnée sur certaines questions politiques d'actualité. Elle estime que « la situation sinistre et risquée que traverse notre pays nécessite l'initiation de changements urgents, avec une approche méthodique et inclusive, qui associe toutes les forces, politiques, le monde syndical, les représentants de la société civile pour sauver pacifiquement, par un processus démocratique négocié, l'Algérie de la prédation, de la violence et des multiples régressions qui ont proliféré à l'ombre de l'autoritarisme d'Etat ». Belkacem Benameur affirme que le FFS demeure dans sa lutte qui vise à mettre fin à l'exclusion des Algériens de la décision politique, dénonçant les pratiques du pouvoir du fait accompli. « Les tentatives des décideurs à récupérer les grandes mobilisations historiques pour le changement de tout le système, dans un élan populaire pacifique de chaque vendredi depuis le 22 février 2019, ont démasqué tous les plans et les campagnes de dénigrement orchestrés contre le mouvement Hirak et ses animateurs », a-t-il déploré. Il se dit pour l'élection d'une Assemblée nationale constituante et un processus constituant, dont l'axe central doit viser la reconstruction du consensus national qui préserve l'unité du pays, l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs consacrant définitivement l'exercice du contre-pouvoir, la légitimité populaire et les libertés publiques. Pour lui, « le véritable débat doit être placé au niveau des questions institutionnelles et du fonctionnement de l'Etat, la justice sociale et l'indépendance de la justice, la question des libertés fondamentales. » Et de soutenir que des mesures fortes sont nécessaires pour créer un climat apaisé entre les Algériens et leurs institutions, et témoigner de l'existence de la volonté politique chez les décideurs de restituer le pouvoir au peuple. K. A.